Dans l’évangile, deux récits de guérison sont imbriqués l’un dans l’autre et nous parlent tous les deux de la puissance de salut et de vie qui sort de Jésus pour nous atteindre, nous relever, nous guérir !
– La femme ne demande pas sa guérison. Elle veut être « sauvée » en touchant ne serait-ce que le bord du vêtement de Jésus. Et elle met dans ce toucher toute son espérance, toute sa confiance, toute sa foi : « Si je parviens seulement à toucher son vêtement, je serai sauvée ».
Cette femme a cru qu’un simple contact, sans qu’il soit besoin de « déranger le maître », suffirait à libérer la puissance de salut qui reposait sur Jésus.
Etre sauvé, c’est donc bien oser toucher Jésus. Comment nous approchons-nous de lui ? Comment osons-nous le toucher ?
Jésus réagit. La femme s’approche et se prosterne devant lui, osant avouer son geste. Elle s’attend sans doute à un blâme. Mais ce sont des paroles libératrices qui résonnent à ses oreilles : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité ».
Au monologue intérieur de la femme, Jésus substitue un dialogue où la parole de l’un suscite l’écoute de l’autre. Jésus constate le geste que cette femme a posé et il en donne le sens : dans son geste audacieux s’est manifestée sa foi.
– Le chef de la synagogue, lui, n’en est pas encore là.
Il est venu tout d’abord au-devant de Jésus pour le prier de venir « imposer les mains à sa fille pour qu’elle soit sauvée (de la mort) et qu’elle puisse continuer à vivre ». Mais il aura besoin d’être encouragé à combattre contre le doute et à persévérer dans la confiance : « Ne crains pas, crois seulement ».
C’est alors comme si la foi de la femme était proposée en exemple à Jaïre, une foi qui est exaucée parce qu’elle établit une communion avec la personne du Sauveur.
C’est à travers ce contact que la force de Jésus passe , opère le salut et libère.
Pour nous, c’est l’Eucharistie qui fait vivre avec une force toute particulière le contact avec Jésus : un « toucher », un contact en vérité, dans la confiance et la certitude d’y trouver la vie.
Notre Dieu est le Dieu de la vie : « Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent ». Les deux miracles de l’évangile annoncent la victoire définitive du Christ sur le mal et la mort, mais ils nous disent aussi que cette victoire ne peut avoir d’effet que si notre foi sait l’accueillir.
Notre humanité est à la fois la femme souffrante et la fille de Jaïre, endormie dans la mort spirituelle. Mais la foi, l’espérance et l’adhésion aimante à la puissance de résurrection du Christ peuvent la sauver et la réveiller !
Ô Christ, nous t’apportons ici nos vies fragiles et blessées, marquées par le péché et par la mort ! Reçois-les en offrande et donne-nous en retour d’accueillir ta vie de Ressuscité ! Amen.
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