Dans sa concision habituelle, Marc nous redit le réalisme de la vie spirituelle. Jésus est au désert : c’est le lieu des bêtes sauvages … c’est aussi celui où les anges le servent.
Lieu de combat… mais aussi, lieu où Dieu se révèle.
On comprend que ce désert n’est autre que le terrain de notre propre vie, avec ses lieux de combats et ses dangers, avec aussi ses temps de grâce, de repos et de consolation. Le tout, pour nous, c’est d’y être avec le Christ, pour être sûrs, avec Lui, de gagner la lutte et de voir nos vies devenir ces espaces où Dieu se révèle, dans nos ombres comme dans nos lumières.
La foi ne rend pas naïf. Elle vient éclairer et révéler la réalité de la vie et de ce que nous sommes : des êtres tentés de nous détourner volontairement du chemin de bonheur ouvert et offert par Dieu ; en même temps, la foi nous révèle notre désir indéfectible d’une alliance définitivement scellée avec Dieu, en Jésus, à laquelle nous nous savons conviés sans relâche !
Il y a donc beaucoup de réalisme dans la Parole de Dieu qui inaugure ce temps d’une prise de conscience plus vive de ce que nous sommes (personnellement et communautairement).
Il y a en même temps tout l’optimisme de Dieu qui croit en nous, en notre désir de l’accueillir, de laisser sa vie se déployer en nous, pour qu’il y soit vainqueur de tout ce qui détruit, écrase et fait mourir… et dont l’arc jeté comme un pont dans le ciel vient célébrer l’alliance !
Il n’y a qu’une mort qui soit pour nous source de vie, c’est la mort à nous-mêmes, à notre égoïsme : elle a son modèle dans la mort de Jésus, don d’amour libre et fécond. Dans cette mort, nous avons été plongés par le baptême. Mais c’est pour ressusciter avec le Christ !
En attendant de le vivre concrètement et personnellement, l’Eglise nous invite, et notre baptême nous y engage, à consentir instant après instant à toutes ces morts à nous-mêmes qui produisent autant de résurrections dès maintenant :
- Délier tous les jougs que je fais peser sur moi et sur les autres (colère, envie, jugement, condamnation, mépris…)
- Ne pas me dérober à celui qui sollicite mon accueil, mon écoute, ma patience…
- Avoir faim d’un Dieu qui me manque…et le chercher dans la prière…me nourrir de sa Parole, de son Pardon, de son Eucharistie…
- Croire en son amour malgré ce que je sais de moi et ce que je crois connaître des autres…
Bref, vivre en ressuscités …
Et c’est pour maintenant car … « celui qui aime est déjà passé de la mort à la vie » ! Amen.
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