3ème Dimanche de Carême — Année B
Pour lire les textes de la messe :
Le sanctuaire de son corps
Le corps occupe une place centrale dans la foi chrétienne :
La parole raisonnée et raisonnable (logos) a pris chaire. Cette pensée créatrice qui nous est donnée est indissociable de nos corps. C’est cela l’Incarnation. Jésus en témoigne par sa vie, sa parole, sa passion.
Tout au long de l’Évangile, Jésus prends soin des corps. Il rétabli chacun dans sa dignité de fils et fille de Dieu en prenant soin, en guérissant, en relevant. Etre sauvé, pour lui, passe par notre chaire. Déjà, nous l’avons entendu dans la première alliance (livre de l’Exode) : Dieu veut libérer tout homme de l’esclavage, dans un souci d’une vie bonne et libre.
C’est ce que Jésus exprime dans le Temple de Jérusalem. Dans ce lieu qui passait pour être la présence même de Dieu sur terre dans la tradition juive (le Saint des Saints), Jésus parle d’une déchéance corporelle appelée à se relevée. Pourquoi ? parce que cette chaire humaine est la présence même de Dieu.
Ce ne sont pas nos temples ou nos rites qui enferment Dieu, ce sont nos corps.
Jésus débarrasse la présence de Dieu en ce monde de tout ce qui l’encombre à la manière du grand ménage des vendeurs chassés du Temple. La foi ne négocie pas avec Dieu, ne marchande pas avec Lui : elle est acte de confiance dans la vie corporelle dans ce monde envers et contre tout.
Nos pauvres corps ont besoin d’entendre la nécessité absolue de ce respect, de cette considération, et de son ouverture à l’éternité. Jusqu’à la folie… de Dieu, dit saint Paul (aux Corinthiens).
Nous en avons besoin, surtout lorsque surviennent les épreuves de la vie.
Le sacrement des malades donné et reçu exprime aujourd’hui cette sollicitude de Dieu.
Après une année marquée par la crise du Covid, c’est d’autant plus important de l’entendre et de le réentendre. Confiance en nos pauvres corps, grâce au génie humain et à sa science, grâce à l’empathie de tant de nos frères, grâce à la Parole qui fait vivre et revivre.
Confiance et courage pour nos corps, images et temples de l’Esprit de Dieu.
P. Laurent Maurin
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