4ème dimanche du Temps Ordinaire — Année B
Textes de la messe :
https://www.aelf.org/2024-01-28/romain/messe
Marc 1, 21-28
Nous sommes au tout début de l’évangile de Marc, dans son premier chapitre.
Comme à son habitude, le style est rapide, dynamique, visuel. On voit bien cette scène dans la synagogue de Capharnaüm, ses images qui se succèdent… On pourrait presque la mettre en film, en dessin-animé ou en Bande-Dessinée, c’est le week-end ou jamais à Angoulême !
Et pourtant en y réfléchissant vraiment, non ! Cela ne serait pas possible : il n’est pas possible de représenter cette sortie de l’esprit impur de cet homme, sous peine de tomber dans les caricatures : on ne peut représenter un « esprit » !
Alors quelle est cette représentation que l’on ne peut se figurer ? Ce sont les paroles qui nous font grandir. Jésus justement est ce maître qui « enseigne avec autorité ». Autorité, non dans le sens de celui qui décide de tout, tout seul, qui impose ses vues, et qui oblige à suivre ses commandements, mais autorité dans le sens de « faire grandir » (sens étymologique de auctoritas). Pour recevoir cette parole qui fait grandir en humanité, il faut d’abord se vider de ce qui nous tourmente, nous perturbe. C’est parce que nous serons libérés de ce qui nous préoccupe, parfois avec raison, parfois sans-raison, que nous pourrons recevoir une parole qui nous aide à avancer, à nous construire. Se vider de l’esprit impur qui tourmente c’est donc bien le préalable à l’Évangile, à la réception d’une bonne nouvelle qui nous construit.
On le voit dans notre actualité avec les agriculteurs : c’est parce qu’ils seront libérés de ce qui les tourmente dans leur quotidien, qu’ils seront mieux pour se consacrer vraiment à leur travail qui leur permet d’être vraiment eux-mêmes et d’être utiles selon leurs talents et de se sentir valorisés. C’est la même chose pour tous les métiers, dans nos vies familiales, relationnelles, amicales, communautaires, pour chacun de nous !
Répéter des idées toutes faites, des commandements, des normes, des dogmes, (« comme les scribes »), cela ne nous aide pas à devenir nous-mêmes, cela nous coince forcément un moment ou un autre, et nous ne pouvons plus avancer. Alors, nous aussi vidons-nous de ce qui nous tourmente (des choses futiles, ou des choses importantes) et écoutons une parole qui vient librement nous rejoindre, nous bousculer peut-être, pour nous faire grandir en amour, en vérité, en valeur, en sagesse…
Laurent Maurin
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