Solennité Le Saint Sacrement — Année B
Pour lire les textes de la messe :
Fête du Corps et du Sang du Christ
A la lecture des textes de ce Dimanche, nous pouvons être frappés par la confiance des Hébreux envers Moïse, comme par celle des disciples envers Jésus. Ils obéissent. Et nous, nous avons peut-être souvent bien du mal à obéir ! Il ne s’agit pas d’obéir bêtement, mais d’obéir lorsque nous voyons que cela peut générer un mieux, si nous comprenons le bénéfice que nous pouvons tirer de tel ou tel engagement ou comportement.
Comme chrétien, recevoir le Christ, particulièrement dans le pain et le vin partagés, cela nous engage à un plus dans nos vies.
Si c’est important, alors nous pouvons nous y préparer… longuement, comme dans le récit du dernier repas de Jésus. Importance des préparatifs qui disposent notre cœur et notre intelligence à recevoir, à l’issue de ce qui peut paraître un chemin initiatique, quelque chose de vital. Il nous faut toujours mieux découvrir ce dont il est question au terme de la démarche.
On parle beaucoup du sang dans ces textes…. Le sang irrigue tout le corps et le fait vivre. Le sang a le prix de la vie, le prix du sacré. Jésus sur la croix fait le don de sa vie… son sang se répand alors. Par la mort de Jésus sur la croix, Dieu fait un avec les victimes de tous les temps. Et nous, dans nos mouvements de jalousie, de convoitise, de mépris, de colère, nous émargeons au péché du monde… et Jésus choisit de partager alors notre sort, le sort de ceux-là. La croix étaient réservée aux laissés-pour-compte de la société. C’est le choix de Jésus.
Communier pour former le Corps du Christ nous engage alors : il nous engage à être solidaire des maltraités de nos sociétés, qu’ils soient victimes ou coupables. En communiant au Corps du Christ, nous sommes à la fois victimes et bourreaux.
Jésus choisit le sort des malfaiteurs, il a été fait péché, pour prendre la vie des pécheurs en lui. Comme nous, pécheurs, par notre communion, nous prenons maintenant la vie du Christ en nous. Et cela nous sauve.
Cette communion fait couler un sang nouveau, pour une vie nouvelle, celle qui renverse les apparences sociales acquises. Cette communion nous fait participer à la vie d’un même corps. Regardons bien la chronologie de la Cène donné dans cet évangile de Marc. Ce n’est pas exactement celle de nos eucharisties.
Premièrement Jésus prend le pain et le béni.
Deuxièmement il le partage et le distribue aux disciples.
Troisièmement, alors qu’ils le mangent, il annonce que ce processus crée de nouveau son corps.
Même chose pour la coupe de vin. C’est lorsque tout le monde a bu, que Jésus annonce que c’est alors son sang qui est en nous, pour vivre ce lien nouveau, cette alliance nouvelle. Ensemble.
On ne peut donc célébrer l’eucharistie sans partager ce pain pour vivre de ce corps. Et vivre de ce Corps nous oblige à être solidaires de nos frères et sœurs, de toute l’humanité, en priorité, celle qui est rejetée et réprouvée. Vivre de ce Sang nous oblige à travailler à une humanité heureuse.
P. Laurent Maurin
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