4ème dimanche de l’avent — Année C
Pour lire les textes de la messe :
« Heureuse celle qui a cru en l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur »
Une fois de plus cette page d’Évangile donne la première place à des femmes. Ici ce sont Marie et Elisabeth. Elles jouent un rôle capital, décisif, pour l’Incarnation de Dieu dans le monde, comme à la fin du même récit, d’autres femmes autour de Marie-Madeleine joueront un rôle tout aussi capital pour l’annonce de la Résurrection. Dans les deux cas, les femmes ont l’initiative pour que se réalise le plan de Dieu pour chacun. Elles comprennent cela non seulement d’un point de vue théorique, mais aussi et surtout par leurs sentiments et par tout leur être, intimement.
Une attitude primordiale qui nous interroge, nous 2000 ans plus tard. Comme elles, voyons-nous la réalisation des paroles de Dieu dans nos vies ?
Ce n’est peut-être pas facile, peut-être plus difficile aujourd’hui qu’il y a 50 ou 30 ans… Je voyais, il y a quelques jours à la télévision dans « scènes de ménages » un petit sketch qui était peut-être moins anodin qu’il n’y parait. Les plus âgés, Huguette et Raymond, constataient : « mais où est passé le monde que l’on a connu plus jeune, on parlait de liberté, d’égalité, de fraternité, de justice, de paix… et maintenant cela parait si loin ! On a du louper un épisode ! Qu’est-ce qui s’est passé ? » Et de terminer par une boutade : « c’est les cachets ! » Au-delà de la pirouette pour rire, la question reste pertinente : que s’est-il passé autour de nous dans notre monde ?
Et bien, je crois justement cela : nous avons chacun pour notre part, quelques soient notre religion ou notre absence de religion, un manque de foi dans l’efficacité de ces paroles de paix, de confiance, de vérité, de justice. Pourtant, tout que l’on entend dans l’Evangile comme venant de Dieu, peut se réaliser dans notre monde par notre consentement et notre désir de le vivre personnellement. Je crois que si notre monde donne l’impression de s’essouffler dans sa marche de création bienveillante pour tous, qui correspond au plan de Salut de Dieu pour l’humanité en Jésus, c’est parce que bien souvent nous ne croyons plus en l’efficacité bienfaisante de cette Parole pour chacun et pour notre monde. Pourtant comme le dit Elisabeth, croire en sa capacité à répondre à ce projet, humblement, donne la véritable joie.
C’est cela qui porte du fruit pour nos vies et le monde. C’est le mystère que l’on fête à Noël, cela s’appelle aussi l’Incarnation. Chacune de nos vies est fertile. Chacun à notre façon nous donnons la vie (même si nous n’avons pas d’enfant) en réalisant, chacun à notre manière, les paroles qui nous sont dites de la part du Seigneur. Et cela peut aussi nous rendre heureux.
Laurent Maurin
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