Résurrection du Seigneur — Année B
Pour lire les textes de la messe :
Dimanche de Pâques
« A vrai dire, on a envie d’y croire. Et pas d’autre choix que d’espérer ».
Ces deux courtes phrases ne sont pas extraites d’un commentaire spirituel de l’évangile de la Résurrection du Christ, mais du début de l’éditorial du journal charentais de ce vendredi. Elles font bien sûr référence à notre situation sanitaire, économique et sociale et aux mesures de restriction qui viennent encore d’être prises pour notre pays en attendant les progrès de la vaccination et, au-delà, des jours meilleurs pour toute la population… Cependant ces phrases trouvent aussi un écho dans notre foi pascale au Ressuscité :
Dans la vérité de ces paroles de l’évangile, qui ne sont ni une volonté de manipuler ou de nuire, nous avons le désir d’adhérer encore et toujours à ce message de Vie. D’une vie qui reprend le dessus, une vie libre, heureuse et responsable. Une vie constructive pour soi et les autres. Oui, on a envie d’y croire, car cette parole est bonne. Notre choix, notre délibération de notre conscience libre et éclairée est de nous tourner résolument vers un avenir que l’on veut meilleur. Comme au matin de Pâques.
Dans ce récit du tombeau vide, selon Jean, on a à faire à la seconde visite au sépulcre de Jésus. La première, entendue hier soir à la veillée, c’est la visite des femmes emmené par Marie-Madeleine. Le groupe des femmes est le premier à faire ce constat, cette expérience et cette annonce. Christ est vivant, non dans le tombeau, mais dans la vie de tous les jours. Pierre et Jean, puis le groupe des Douze, feront plus tard à leur tour ce constat et cette expérience.
Ici, justement, Jean, à la différence de Pierre, ne rentre pas : il ne va pas dans le lieu où est censé être le corps de Jésus. Il reste à l’extérieur. Aujourd’hui, nos églises sont censées être le lieu où se trouve le corps du Christ, à travers la présence de son corps et de son sang, que ce soit avec le pain consacré ou avec les baptisés que nous sommes et qui forment chacun ensemble et pour une part le corps du Christ aujourd’hui… Aujourd’hui beaucoup de nos contemporains ne rentrent pas dans nos églises. Ils restent dehors, à distance. Et pourtant ! Peut-être, comme Jean, comprennent-ils que Jésus nous veut à l’extérieur ? dans cette vie de tous les jours où se noue et se joue notre avenir, celui de nos vies et de notre humanité. C’est là qu’Il nous attend aujourd’hui, comme l’avaient compris les femmes et les hommes de l’expérience pascale ! C’est là que nous voulons refaire le choix de l’espérance de lendemains plein de vie bonne et entière… éternelle comme l’on dit dans les évangiles. C’est là que nous le trouvons chaque jour dans le visage de nos frères et sœurs, dans nos visages parfois…
P. Laurent Maurin
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