Messe du 31 août 2025 – 22ème dimanche TO

Sainte Joséphine Bakhita

Publié le 1 septembre 2025

« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé »

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Les textes d’aujourd’hui nous redisent un aspect essentiel de la religion chrétienne : l’humilité. Dans notre société où priment la rentabilité, le souci des apparences, le Christ nous invite à vivre selon une autre échelle de valeurs en privilégiant l’humilité, l’accueil, l’écoute et le service des  plus petits.

lectures du jour
Homélie du père Denis Trinez

Homélie transcrite ci-dessous

INVITE GRATUITEMENT

C’est toujours important, quand on lit un évangile, de voir dans quel contexte il s’inscrit. Ici, on a coupé plusieurs versets importants. En effet, Jésus est entré dans la maison d’un chef des pharisiens, un jour de sabbat, pour y prendre un repas et tout le monde l’observe et justement un malade se trouvait devant Lui.
Donc Jésus prend la parole et dit aux légistes et aux pharisiens : « Est-il permis ou non de guérir le jour du sabbat ? ». Mais ils gardent le silence. Alors, Jésus prend le malade, le guérit et le renvoie.
Voilà le contexte. C’est un jour de sabbat. On est avec des gens « bien comme il faut » et on fait ce qu’il faut. Donc chacun à sa place. Le malade dehors, il attendra demain, surtout c’est un pauvre en plus, double raison de ne pas le faire entrer.
Vous voyez ces gens sont comme enfermés dans leurs codes, leurs rites et ne veulent pas changer. Si vous commencez à changer, tout va se casser la figure !
Et Jésus vient interroger cet état d’esprit. Il ne dit pas qu’il ne faut pas de rites, Il dit quel est le sens de ce que vous faites là. Quel est le sens ?
Alors, que va faire Jésus ? Est-ce qu’Il va juste donner, vous savez comme au XIXème siècle, des petits codes de savoir vivre ? Ces codes qui indiquent comment se présenter, à quelle place se mettre, etc…
C’est ainsi que dans l’ancien régime, les prêtres, puis les dames avaient les meilleures places.
Mais que fait Jésus ?
Il dit : « Si vous voulez, on va bien organiser la société. Donc je vous propose quelques conseils, vous les apprenez par coeur et puis vous les apprenez à vos enfants ». Est-ce que Jésus leur donne une astuce, en disant « Vous savez, vous avez envie d’avoir la première place, je vais vous donner une astuce : mettez-vous au fond ».
Vous savez, c’est vous qu’on va appeler pour aller devant, donc si vous voulez aller devant mettez-vous au fond ».
Je fais la guerre à ceux qui se mettent au fond de l’église.
Quelquefois, il y a de bonnes raisons, mais est-ce que ne n’est pas pour faire humble parfois ? il n’y a pas besoin de le faire.
Qu’est-ce que l’humilité ? Et quelquefois c’est une grande preuve d’humilité de se mettre au premier rang parce qu’on est vu de tout le monde.
Est-ce que le système n’est pas : « Je te donne, tu me donnes, je t’honore, tu m’honores » et tout le monde est content ! Ceux qui ne peuvent pas entrer dans le système, ce n’est pas grave, enfin ce n’est pas grave, du moment que ce n’est pas moi, ça va.
En quoi, Jésus vient-il nous questionner ?
En fait, ce repas, ce n’est pas un repas comme les autres.
Jésus parle du festin du Royaume auquel nous sommes tous invités. Ce festin doit commencer maintenant pour s’épanouir pour chacun et chacune dans l’éternité. Et là il n’y a pas de place réservée.
J’entends des personnes dire : « Oh, vous savez, moi j’aurai peut-être un strapontin dans le ciel ! ». Je réagis en disant : « Mais, il n’y a pas de strapontin au ciel, il n’y a que des premières places ».
Donc il n’est pas question de dire : « Moi, je serai juste à la porte d’entrée ». Pas du tout. Il faudra qu’on accepte de monter tout près du Seigneur parce qu’on a tous notre place dans cette Communion qui commence ici et maintenant.
Ce festin du Royaume, Jésus en donne la clé. La clé de ce festin c’est que nous sommes invités gratuitement. L’invitation au Royaume, pour lequel nous sommes faits, est « gratuite ». Tout le monde est invité à prendre la première place parce que, dans le coeur de Dieu, nous avons tous la première place.
Souvenez-vous des ouvriers de la dernière heure ! Il n’y a pas de premier, second, troisième ni de demi-salaire ou quart de salaire, selon l’heure d’arrivée de l’ouvrier…
On a tous le salaire total qui « est l’Amour gratuit de Dieu ».
Et Jésus dit : « N’essayez pas de grapiller quelque chose, cela va vous être donné ! ». C’est peut-être le problème au Jardin d’Eden, vous savez quand ils vont chercher le fruit, (on ne sait pas si c’est une pomme ou autre chose, on ne le sait pas). Mais ils le prennent, alors que Dieu n’a qu’un désir, c’est de leur donner.
Mais si on prend, si on accapare, si on retient pour nous, on perd tout. Il en est de même pour la manne : si vous voulez la garder, elle pourrit.
Alors que le Seigneur n’a qu’une envie c’est de donner ! Et vous savez, le premier qui est pauvre, c’est Dieu.
Pourquoi ? Parce qu’Il dit : « Je me tiens à la porte de ton coeur et je frappe. Je ne vais pas forcer la porte ».
Dieu désire nous rencontrer : « le « Désir de Dieu » ! Et quand on désire rencontrer quelqu’un, on est pauvre parce que cette rencontre ne dépend pas que de nous. Il faut qu’il y ait un accueil.
Donc, le premier pauvre dans le festin, c’est Dieu qui invite.
Il y a un certain nombre de paraboles où c’est dramatique parce que le Seigneur se représente comme un roi, comme un maître qui invite et personne ne vient. C’est un drame pour Dieu.
Saint François d’Assise parcourait les rues d’Assise en pleurant « L’Amour n’est pas aimé » et cela lui brisait le coeur. « L’Amour n’est pas aimé », c’est-à-dire l’Amour n’est pas accueilli.
Dieu est le premier des pauvres qui invite au festin et qui nous demande simplement de bien vouloir accueillir l’invitation. Il n’y a pas besoin de se pousser pour être au premier rang parce qu’on y est déjà.
Il dit d’inviter tous les pauvres, tous parce que, si on reste dans un milieu clos, où on est bien entre nous, on pense alors tous pareil, on a tous les mêmes valeurs, et alors, on passe à côté. En effet, c’est dans l’altérité, dans la rencontre de l’autre, du différent que va se passer le « miracle de l’Amour de Dieu ».
Le Christ le dit bien : « Si vous êtes juste bien avec vos amis, rien d’original. Si vous allez à la rencontre de celui qui vous étonne, qui vous surprend et que vous allez vers lui en disant : « Mais viens, viens au festin que l’on se parle un peu », alors apparait le miracle du Royaume.
Que le Seigneur nous donne de faire cette expérience ! Et, pour cela, il y a un seul Chemin.
Alors c’est un mot qui ne nous plait pas forcément, c’est le mot « HUMILITE ».
Dans « humilité », il y a le mot « humus », le mot terre, c’est être simplement dans la vérité de notre être.
Il n’est pas nécessaire de mettre un beau costume, de se parer de belles apparences, mais d’accepter simplement d’être nous-mêmes, avec nos pauvretés, avec nos fragilités, avec nos attentes, avec nos richesses, d’oser se présenter tels que nous sommes, au « festin du Royaume ».
L’habit de fête que Jésus demande, c’est notre vérité d’être : « Viens tel que tu es, ne te cache pas ».
L’humilité, c’est de venir tels que nous sommes pour que le Seigneur Lui-même nous revête de son Amour et nous fasse rentrer dans cette fête de l’Amour.
Ce festin, il est GRATUIT. Ce festin ne demande que cette ouverture de coeur. Ce festin ne demande que cette adhésion à ce que nous sommes profondément.
Mais c’est vrai que, d’année en année, on va se couvrir pour se protéger d’un tas d’habits.
Un grand peintre, Mathias GRÜNEWALD représente la rencontre de deux ermites : l’ermite Paul et l’ermite Antoine. Or, l’ermite Paul est couvert de manteaux, il a un chapeau qui lui couvre complètement la tête. Il dit à l’autre ermite : « c’est terrible, je n’arrive pas. Je suis enfermé dans un tas de combats intérieurs ».
Et l’autre ermite est habillé comme Jean-Baptiste, juste de feuilles et il est là paisible, ouvert et il montre le ciel. Il dit « Arrête de te couvrir de tout cela. Sois simplement toi-même. Laisse-toi aimer de Dieu et tu découvriras la vraie Paix et tu pourras la diffuser. Cette Paix qui fait que nous sommes en harmonie avec nous-mêmes, avec le monde et avec Dieu ».
Que le Seigneur nous donne d’entrer dans ce miracle du Royaume qui est fait pour chacun et chacune d’entre nous GRATUITEMENT !
Merci Seigneur.

PU
  • Regarde, Seigneur ceux qui ne sont jamais invités à une table d’amis : que des relations fraternelles brisent leur isolement. Rends-nous attentifs aux plus faibles, aux petits, aux sans-voix, comme Tu as si bien su les faire autour de Toi. Seigneur Jésus, nous t’en prions.
  • « Accomplis toute chose dans l’humilité » nous conseille Ben Sira le Sage.
  • Pour que chacun prenne sa place de citoyen dans la communauté humaine, simplement, sobrement mais avec courage et résolution. Seigneur, nous te prions.
  • Regarde, Seigneur les jeunes et les enseignants qui vont faire leur rentrée scolaire : que chaque enfant puisse recevoir l’accueil, l’enseignement et l’encouragement dont il a besoin, et que chaque enseignant donne le meilleur de lui-même dans la confiance mutuelle. Nous t’en prions.
  • Regarde, Seigneur nos communautés paroissiales, afin que chacun y trouve sa place, et découvre la joie de l’humilité et du service. Nous t’en prions.

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