Bonjour à toutes et tous, bienvenue en particulier à Charles qui communiera pour la première fois pendant cette célébration, bienvenue aussi à sa famille.
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Nous ressentons parfois la faim et la soif quand nos besoins en alimentation ne sont pas comblés.
Aujourd’hui, à Gaza la faim et la soif sont le quotidien de femmes, d’enfants, d’hommes qui sont pris au piège par certains dirigeants qui veulent se maintenir au pouvoir par crainte de la justice internationale.
En ce dimanche, c’est d’une autre faim dont on parle, c’est une nourriture intime du Christ avec les hommes. Pourquoi le Christ s’offre -t-Il en nourriture ? Parce-que la logique de l’homme, est de manger, moyen le plus sûr de vivre.
Comment être au plus prêt ? Comment reconnaître le Christ Pain et Vin à travers sa Parole ? Comment se rassasier, se désaltérer, goûter, mâcher, absorber, assimiler sa Parole, pour nous unir au Christ au plus profond de nos cœurs, et de notre intelligence ?
Cette profonde intimité dans laquelle le Seigneur nous propose d’entrer au moment de la cène se veut don, nourriture, élixir pour nos jours de joies et de doutes.
Alors laissons nous nourrir, désaltérer au cours de cette Eucharistie, pour savourer à travers l’évangile le Pain Vivant envoyé par le Père.
Evangile de Jésus-Christ selon Saint Jean (6, 51-58)
51 Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
52 Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »
53 Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.
54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
55 En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.
56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.
57 De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
58 Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Homélie du Père Denis Trinez
Homélie transcrite ci-dessous
DIEU à LA PORTE DE NOTRE CŒUR
Aujourd’hui, comme nous avons la joie de vivre la première Communion de Charles, nous avons entendu des textes spécifiques.
Vous avez entendu « Qui mange ma chair et boit mon sang ». Voilà une catéchèse pour communier !
Charles, tu vas recevoir, pour la première fois, le Corps du Seigneur présent dans ce petit bout de pain, d’Hostie. Je me souviens d’une religieuse carmélite qui me confiait : « C’est extraordinaire quand on voit dans cette petite Hostie, toute petite, il y a tout l’Amour de Dieu. Tout l’Amour de Dieu ». Oui, dans ce tout petit bout d’Hostie, bout de pain, il y a la totalité de l’Amour de Dieu.
Tu t’imagines : l’Amour de Dieu ! Dieu qui a créé le ciel, la terre, les étoiles, les galaxies, tous les univers et qui a créé aussi chacun et chacune d’entre nous, qui nous espère de toute éternité !
Dans cette toute petite Hostie, réside toute la puissance de l’Amour de Dieu pour toi, pour chacun d’entre nous. C’est quelque chose de fou, d’inouï !
Est-ce que tu te rends compte que tu vas recevoir tout cet Amour de Dieu ? De même, tu as été plongé dans l’Amour de Dieu, au moment de ton Baptême. Là, tu vois, Dieu va venir en toi, dans ton cœur, dans tout ton être, pour te faire vivre.
On ne peut pas imaginer une intimité plus grande ! Est-ce que nous nous rendons compte de ce que nous vivons chaque dimanche ? Ne risque-t-on pas, pris par l’habitude, de banaliser ce moment de la Communion, comme si on allait prendre un ticket de métro ?
Mais, attention, c’est l’Amour de Dieu ; on vient recevoir cet Amour et nous plonger en Lui.
Christelle a préparé son mot d’accueil. Elle aurait aimé mettre le terme : « incorporer ». Il faut l’expliquer.
« Incorporer » veut dire que Dieu vient se mettre au plus profond de nous. Il y est déjà mais Il vient mettre la puissance de son Amour qui se décuple.
Tu vois, CHARLES, c’est une réalité extraordinaire que tu vas recevoir tout à l’heure. Il convient de s’y préparer.
Aujourd’hui, tu nous rappelles que c’est quelque chose de tellement grand et de tellement beau qu’il faut s’y préparer profondément. Ce serait bien si chacun et chacune d’entre nous, aujourd’hui, grâce à Charles, nous puissions recevoir le Corps du Christ comme si c’était la première fois.
François d’Assise n’a pas voulu être prêtre, il est resté diacre. A l’époque, c’était assez rare. Donc il a souhaité rester diacre pour pouvoir prêcher. Et aussi, parce qu’il avait conscience que ce qui se vit pendant la Messe est très grand. Il disait : « Je n’aurais pas pu aller jusqu’au bout ! Je me serais mis à pleurer d’émotion ».
Donc il n’est pas devenu prêtre parce que c’était trop intense, profond, bouleversant pour lui.
Alors tu vois, CHARLES, c’est cette grandeur que tu vas vivre aujourd’hui. Donc, ouvre bien ton cœur parce que ce n’est pas de la magie, c’est de l’Amour qui est donné. Et pour recevoir l’Amour il faut ouvrir son cœur.
L’Amour ne s‘impose pas. L’Amour se propose. Et Dieu est à la porte de notre cœur. Toc, toc, toc ! D’ailleurs dans l’Apocalypse, il est dit « Je me tiens à la porte et je frappe ». C’est le Christ qui dit « Si quelqu’un m’ouvre, si quelqu’un m’ouvre la porte de son cœur, alors je prendrai le repas avec lui et lui avec Moi ».
Voilà c’est extraordinaire : le Seigneur frappe à la porte de notre cœur et si nous ouvrons, avec notre Foi, une Foi vive, à ce moment-là, il se passe une merveille : l’unité entre le cœur de Dieu et notre cœur. C’est immense !
C’est un « Pain » qui nous est donné. Dans la prière du Notre Père, on dit « Donne nous aujourd’hui notre pain de ce jour ».
J’avais un ami qui aimait bien commenter le Notre Père. C’est lui qui a fait le tableau de la Cène qui est à Saint Pierre Aumaître. C’est justement ce moment où le Christ partage son Pain et son Vin.
En fait là, c’est ce Pain substantiel, ce Pain au-dessus de tous les pains. Ce n’est pas n’importe quel Pain, parce que c’est le Pain de l’Amour de Dieu. C’est une puissance inouïe qui vient dans cette toute petite apparence.
CHARLES, tu vas recevoir ce Pain de l’Amour, ce Pain de la Vie donnée du Christ ; et chacun et chacune d’entre nous aussi ou si l’on n’est pas encore prêt, on va se préparer le cœur peut-être pour le recevoir un jour, n’est-ce pas, ISOR ?
Une autre fois, ce sera toi quand tu seras prêt à recevoir, toi aussi, le Pain de l’Amour de Dieu. Ce sera un grand jour aussi !
Alors ce Pain, c’est aussi toute la Vie du Christ qui nous est donnée.
Jésus, Il se retirait la nuit pour prier. Pourquoi ? Parce qu’Il avait besoin de l’Amour de son Père pour vivre. Et, Il passait du temps, seul à seul avec Dieu, et Il vivait de cet Amour.
Quand nous recevons le Pain Eucharistique, c’est pareil. Nous avons besoin de cet Amour pour avoir une vie qui soit belle, qui soit bonne, qui soit rayonnante. C’est tout cela que tu vas recevoir. Parce que, retiens bien, je l’ai peut-être dit le jour de votre Baptême : « Le Christ est le maitre du bonheur qui vient ». C’est écrit aussi dans le Nouveau Testament » et donc, quand tu vas recevoir, tout à l’heure, ce Pain, cette Hostie, c’est le Bonheur même de Dieu que tu reçois.
Dieu a envie de te rencontrer dans le fond de ton cœur. Et Dieu a un grand désir pour chacun et chacune d’entre nous aussi. Le désir de nous faire vivre, c’est le grand désir de Dieu que nous soyons pleinement vivants et heureux.
Le désir du Seigneur est toujours à cent pour cent intact, et son désir c’est de te rencontrer, c’est de te donner le meilleur comme à chacun et chacune d’entre nous. Alors, c’est très grand, c’est un très grand moment.
Et pour quoi faire ? Si l’on reçoit l’Amour de Dieu, c’est pour le partager.
Bien avant Jésus, le peuple a reçu de la « manne » parce qu’il était dans le désert et il avait faim. La manne était comme une poudre sur le sol qu’il ramassait pour se nourrir ; elle était donnée par Dieu, mais il ne pouvait pas en garder pour le lendemain. Le soir c’était fini.
Pourquoi ? Parce que, quand Dieu nous donne son Amour, c’est pour le distribuer.
L’Amour que tu vas recevoir tout à l’heure, c’est pour le distribuer dans ta famille, auprès de tes amis, pour les gens que tu rencontreras. Il faut que cet Amour puisse sortir de ton cœur.
Voilà, Il vient en toi pour pouvoir devenir partage et don.
C’est immense ! Tu deviens un ouvrier du Royaume de Dieu. C’est par toi, par tes mains, par nos mains, par nos cœurs à chacun et chacune d’entre nous, que le Royaume de Dieu doit s’instaurer.
Tout à l’heure, dans son introduction, Christelle nous parlait des personnes qui souffrent à Gaza. Il y a des gens, par le monde, et autour de nous qui sont dans la souffrance. Tout à l’heure, on parlait d’une personne qui est malade et qui vient habituellement à la messe ici.
Comment rejoindre chacun et chacune ? Le vendredi, ici, vous avez remarqué il y a un café qui est servi devant l’église. C’est une manière aussi de vivre ensemble quelque chose de l’ordre du partage et de l’Amour.
Que le Seigneur te donne de te laisser inspirer, de l’intérieur de ton cœur, pour la sortie tout à l’heure !
Nous avons eu, ici des professions de foi et je demandais aux jeunes qui étaient là : mais qu’est-ce que le Seigneur nous demande quand Il nous envoie à la fin de la messe ?
On dit « Allez dans la Paix du Christ ». Et l’un des jeunes qui était assis à ta place, a dit : « Il nous envoie porter la Joie au monde ». J’ai dit « c’est beau !».
Il nous envoie donc, toi aussi, tout à l’heure, ce que tu auras reçu dans ton cœur, ce sera pour aller le porter.
Que le Seigneur nous donne, grâce à ce que tu vis aujourd’hui, Charles, de l’expérimenter, aussi, chacun et chacune d’entre nous, comme si c’était la première fois !
Et bien que le Seigneur nous donne de nous réveiller dans son Amour.
Il y a quelqu’un que j’aime beaucoup qui s’appelle Etty Hillesum, qui est morte en 1942 de manière difficile avec d’autres qui ont été emmenés dans des camps. Etty Hillesum disait « Je veux T’aider mon Dieu, je veux T’aider. Ce n’est pas Toi qui vas m’aider, mais moi je vais T’aider ». Et comment ? « En protégeant en Toi, en moi Ta présence ».
Donc il va falloir que cette présence de Dieu qui va venir en toi, tu la protèges. C’est-à-dire que tu permettes à Dieu de se développer dans ton cœur, de prendre sa place.
Que le Seigneur nous donne de l’aider, de le défendre en nous, en lui permettant de s’épanouir et de donner au monde, à travers nous, tout Son Amour.
Eh bien, Charles, maintenant nous allons continuer la messe, l’Eucharistie, d’abord en professant notre foi et, ensuite, en consacrant, c’est-à-dire en rendant présent le Seigneur, dans le Pain et le Vin que tu recevras tout à l’heure.
Homélie pour la 1re communion de Charles (20e dimanche de l’année B) Évangile de St Jean Chapitre 6, 51 – 58
Frère Denis TRINEZ – N 209 You Tube 17 Aout 2025
PU
- Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui meurent de faim par manque de nourriture mais aussi par manque de paix. Que leur dirigeants humblement cherchent des chemins de sérénité et de respect.
- Seigneur, nous te confions Charles qui va se nourrir pour la première fois à Ta table, qu’il cherche et trouve la liberté et le sens de Ta Parole.
- Nous sommes rassemblés en communauté ce dimanche pour vivre l’Eucharistie Seigneur, que tous ceux qui ne peuvent pas communier ouvrent leur cœur à Ton Amour qui leur est toujours donné.
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