Les vitraux de l’église et de l’oratoire ont été réalisés par :
le Père Kim En Joong
prêtre dominicain coréen
Le Père Kim En Joong
Kim En Joong est né en Corée du Sud en 1940 pendant l’occupation japonaise. Il a donc connu les guerres, le communisme, les privations ; un côté sombre de sa vie. Mais son père, qui était calligraphe, a cherché à lui transmettre toute une richesse intérieure venant de très loin en Orient et a élevé ses huit enfants selon la tradition taoïste.
Kim En Joong est entré à l’École des Beaux Arts de Séoul. S’est intéressé à l’art occidental, en particulier l’impressionnisme, le cubisme, l’art abstrait.
Entré comme professeur dans un lycée privé de Séoul il a découvert le catholicisme. Il a demandé le baptême en 1967
Puis il est allé en Suisse où il a étudié l’histoire de l’art, la théologie et la métaphysique. Enfin il a fait la rencontre des Dominicains et a pris l’habit le 4 Août 1970. Il a été ordonné prêtre en 1974.
Il commence à exposer à Paris en 1973 et s’attache à concilier ses deux vocations. A partir de 1980 il expose hors de France : de grands formats où s’affirme la couleur.
Le Père Kim En Joong
L’année 1988 est un tournant important pour lui car il compose ses premiers vitraux en France pour l’église Saint Jean-Baptiste d’Angoulême. Ses vitraux seront ensuite présents dans beaucoup d’autres églises. Nos vitraux représentent donc le début de son parcours.
Vitraux de l’église saint Pierre Aumaître
Le Père Kim insiste beaucoup sur l’absence de titres. Il ne faut donc pas chercher la trace d’une représentation précise mais l’apport esthétique et spirituel de sa méditation. On peut être sensible à la gamme des couleurs destinées à mettre en valeur l’unité qui enveloppe tout l’univers. Le vert comme couleur dominante symbolise l’arbre de vie. Le rouge évoque l’évangile de Marc et le sang du Christ. Il signifie la naissance et la Passion. Le bleu se rapporte à l’évangile de Luc, à l’enfance du Christ. C’est pour lui la couleur de l’espérance. Le blanc et le noir soulignent les contrastes lumière ténèbres chez Jean. Le jaune est la couleur de la joie et de la lumière.
Des ouvrages paraissent sur son travail en particulier « Fragments d’un monde inconnu » de Julien Green avec qui il a été lié par une profonde amitié.
A partir de 2005 Kim s’engage pour la conservation des vitraux de Chartres. En 2007 il remporte la commande des vitraux pour Brioude dans un concours où ont participé 54 équipes. Il réalise alors 37 baies. En 2009 c’est la création de l’Institut Kim En Joong. Il organise des rencontres, des sessions, est présent pour les journées de vernissage, se consacre à l’accompagnement d’artistes dans l’esprit de l’art sacré.
Les couleurs lumineuses de Kim invitent à entrer dans une école de l’accomplissement spirituel de l’être. Comme un « Voyant », il amène au jour une irradiation. L’image lumineuse capte la vie à sa source. Ses couleurs et ses formes n’imposent rien mais suggèrent tout. C’est une libération et une élévation pour chercher dans l’art ce qu’on ne voit pas dans le monde.
Ce que dit Kim En Joong
“Je reste marqué par la lumière de mon enfance, le soleil, les étoiles, la lune. Il raconte aussi que pendant un cours de physique à Séoul, le professeur a projeté sur le sol la décomposition du spectre lumineux et que ce fut pour lui un éblouissement. Il aime revenir sur son expérience quand il avait quatre ans : un rayon de soleil entre deux nuages : « peut-être, dit-il, était-ce là un signe prémonitoire de peintre et de prêtre pour rendre témoignage à la lumière. Cela m’a amené au vitrail.”
« Aujourd’hui, à des milliers de km de mon pays natal, je ressens un accomplissement de ma perception de la lumière à la fois naturelle et intérieure. Devant le ciel nocturne c’est alors une autre lumière qui vit en moi. Je me sens en présence de Quelqu’un. »
Kim a vécu une autre expérience fondatrice à Chartres. « Il me semblait percevoir comme un avant-goût du ciel. Je n’avais vu nulle part cette lumière diffusée par les baies où dominent mes trois couleurs préférées : le bleu de l’espérance, le rouge de la naissance, le jaune signe de la joie. »
Le vitrail m’a beaucoup appris. De même qu’il est conçu pour refléter les rayons du soleil, l’homme aussi éclaire le monde par la lumière qu’il reçoit de Dieu. »
« Dans mon ministère de prêtre et mon métier de peintre, je me tiens à une seule exigence : que tout ce que je crée soit orienté vers la Lumière. Je ne suis que l’instrument de la lumière divine pour que tous, chrétiens et non chrétiens, soient frappés par sa beauté. »