Homélie 3 septembre par le père Laurent Maurin

Notre Dame des Sources

Publié le 6 septembre 2023

« suivre Jésus » – Evangile et Peinture – Berna Lopez

22ème semaine du Temps Ordinaire – Année A

Textes de la messe :

Jérémie (20, 7-9) ;

Psaume 62 ;

Romains 12, 1-2 ;

Matthieu 16, 21- 27

Chaque année au moment de la rentrée, de la reprise après les vacances, l’Église nous propose comme texte pour la liturgie celui où Jésus semble nous inviter à le suivre, et à porter sa croix.

Un programme de vie pour cette année ?

Attention. Tout d’abord ces versets ont souvent fait fuir de l’Église bien des Chrétiens. Allez au-devant des souffrances, des difficultés n’est sûrement pas motivant, voir même, à juste titre, repoussoir. Les excès du jansénisme nous le rappellent. On a même parlé de « névrose du christianisme » à ce sujet.

Qu’y a-t-il de vraiment écrit dans l’évangile ? Là, encore, la traduction ne laisserait-elle pas à désirer ?
Il semble que oui. Ce qui est traduit par « marcher derrière » correspond en fait à 2 verbes différents.

Le premier qui correspond vraiment à cela ( υπάγω ) est adressé à Pierre : marcher derrière, ou placer dessous, c’est la place de Satan. Pourquoi Jésus y envoi-t-il Pierre ? Parce que celui-ci veut lui barrer la route, celle qui assume son discernement (si important, et dont Paul parle dans sa lettre aux Romains) celui qui le fait accepter les difficultés et souffrances et qui vont le conduire jusqu’à la mort. Pour Pierre, cela ne correspond pas à l’image du Messie qu’il se faisait (et il vient de confesser sa foi en Jésus le Messie). Pour Pierre, le Messie doit s’imposer et imposer. Il doit en imposer ! Jésus refuse cela : Pierre doit aller derrière lui, dessous (s’écraser !), et c’est la place de Satan. 

Le second (ακολουθεί) apporte l’idée d’accompagner (comme une mère ou un père accompagne ses enfants). C’est ce verbe-là qui est attribué à Jésus lorsqu’il propose qu’on le suive. Jésus marche avec nous, dans nos joies comme dans nos peines, et cela est très important : nous ne devons pas être accablés par sa proposition.

Ainsi, on peut avoir une traduction de Matthieu, chapitre 26, plus respectueuse des mots utilisés en grec dans la première version connue :

23. Celui-ci se retournant dit à Pierre :

Va-t’en derrière moi Satan

tu es un scandale pour moi 

              car tu ne penses pas les choses de Dieu

              mais les choses des humains.

24. Alors Jésus dit à ses disciples :

              Si quelqu’un veut venir derrière moi έλθη οπίσω μου

              qu’il renonce lui-même

              et qu’il porte sa croix

              et qu’il m’accompagne.  

25. En effet qui, s’il veut sauver son âme, la perdra

              mais qui perdra son âme, à cause de moi la trouvera. 

26. De quoi en effet tirera profit un humain s’il gagne le monde entier

              mais s’il ruine son âme ?

27. En effet, le Fils de l’Homme doit venir dans la gloire de son père avec ses messagers,

              alors il rendra à chacun selon son action.

Donc si chacun doit porter sa croix, que ce soit avec Jésus qui nous accompagne.

Passer derrière lui, revient à vouloir « gagner le monde », imposant par ses richesses, ses décisions. Et cela conduit à « ruiner son âme ».

Être accompagné par Jésus revient à trouver son âme. Alors notre action sera juste et participera à la gloire de Dieu.

Laurent Maurin, prêtre

Homélie à télécharger ci-dessous :

2023-09-03-homelie

Partagez cette page à vos amis !




Télécharger au format PDF

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Je recherche