Ce 16 octobre 2025, des 4 coins de la Charente, de la ville et de la campagne, une cinquantaine de personnes engagées dans les équipes deuil, sont venues à la journée de formation proposée sur « le deuil aujourd’hui ».
La prière du matin nous a fait emprunter les mots de Thérèse d’Avila, fêtée la veille,
« Seigneur, dans le silence de ce jour naissant, je viens Te demander la paix, la sagesse et la force ». C’était tout à fait à propos !
Solène BABEAU, responsable diocésaine du Service Formation a présenté la journée et l’intervenante : Martine PITON, psychologue clinicienne avec un parcours en soins palliatifs et présidente aujourd’hui de l’association « Vivre son deuil en Poitou-Charentes »
Nous qui sommes habitués à préparer, voire à célébrer, des cérémonies d’obsèques, nous avons été invités à faire comme une pause et à nous tourner vers la personne endeuillée.
Comment percevez-vous le deuil aujourd’hui ?
Et, les besoins des personnes endeuillées : comment y répondre ?
ont été les deux grands axes de la journée.
JE RETIENDRAI ICI QUELQUES POINTS FORTS AU SUJET DU DEUIL
- Le deuil n’est pas une maladie ! Il est une épreuve, une crise de la vie, sans doute la plus difficile à vivre.
- Cette épreuve comporte des étapes, la première étant un temps de stupeur et de sidération. Or, c’est souvent à ce moment là que nous rencontrons les familles pour préparer les obsèques !
- Il y a une période dite « de l’errance », où le mort prend toute la place. La personne endeuillée vit dans la confusion complète et a beaucoup de difficultés à se concentrer.
- C’est quoi « faire son deuil » ? Le deuil est un état définitif, avec des aménagements progressifs.
Cette citation de Janine PILLOT l’éclaire très bien : « c’est accepter d’aller au fond de son chagrin, au fond du sens de la vie et de la mort pour transformer une absence affective en présence intérieure. »
- Le temps de la reconstruction est ce temps où l’endeuillé se projette dans l’avenir sans avoir peur de trahir l’autre.
Martine PITON a attiré notre attention sur la manière dont nous percevons la mort selon les âges de la vie :
- L’enfant ne peut pas intégrer la mort dans sa réalité ; il la voit dans son imaginaire. Cette représentation changera avec l’évolution de ses capacités de compréhension.
Donc la meilleure manière d’accompagner les enfants, c’est d’être en vérité avec eux répondre à leurs questions, participer aux rituels de deuil, utiliser des mots justes, les aider à mettre des mots sur leurs émotions…
- L’adolescent a une représentation de la mort qui rejoint celle de l’adulte.
Il est très important de l’aider à dire au revoir.
- On pourrait penser que la personne âgée est plus solide face à la mort…Remontent tous les deuils précédents et les désordres pathologiques qui vont avec !
- Martine PITON a évoqué le deuil périnatal dont je résume l’essentiel : « le deuil d’un tout petit n’est pas un petit deuil »
SACHANT TOUT CELA COMMENT AIDER UNE PERSONNE endeuillée ?
DE QUOI A-T-ELLE BESOIN ?
L’écouter dans ce qu’elle vit (pas de conseils !) par une écoute qui accueille, qui va au devant, « où en êtes-vous aujourd’hui ? » qui n’interrompt pas est la grande clé !!
3 questions essentielles selon Christophe FAURE :
– parlez- moi de la personne que vous aimiez
– parlez-moi de ce qui s’est passé
-où en êtes-vous ?
Tout est dit et, avec beaucoup de densité !
Tout reste à faire !
Les participants, dans les temps d’échanges, en groupes, en binômes, y compris dans le moment fort sympathique du repas, ont beaucoup insisté sur : « Et après la cérémonie d’obsèques ? Quel soutien ? Quel accompagnement ? »
Le « Et après ? » demeure une question, même si quelques pistes ont émergé !
Faudra-t-il un autre temps sur ce sujet ?
En attendant, un immense MERCI à Martine PITON et à la petite équipe qui a organisé cette journée !
Une participante, Nicole Brillet.







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