Homélie du dimanche 12 septembre 2021

St-Martin en val de cognac

Publié le 13 septembre 2021

Dimanche 12  septembre 2021 – B – 24ème dimanche du Temps Ordinaire Homélie du Père Pierre-Marie ROBERT

Croire au Christ pour le dire au monde

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 8, 27-35)

En ce temps-là,
Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses disciples :
« Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »

Et lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ?
Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.

Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté par les anciens,
les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna
et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit :
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix
et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie
la perdra ;
mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile
la sauvera. »

            Les textes de la Parole de Dieu de ce dimanche sont providentiels pour ce temps de rentrée, de reprise des activités pastorales. C’est bien toujours l’identité de Jésus qui importe pour les chrétiens, en qui croient-ils vraiment ? Etre disciples de Jésus entraine des conséquences nécessairement dans la vie concrète, mener des actions, produire des œuvres comme le souligne St-Jacques.

            Comme les disciples, nous recevons la question fondamentale : « Que dîtes-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Ce serait intéressant de faire une collecte de vos réponses personnelles et ainsi nous aurions un florilège de confessions de foi toutes les plus belles les unes que les autres, manifestant ainsi la grandeur du Christ, de son Mystère. « En lui sont cachés tous les trésors de la Sagesse et de la science de Dieu. » dit St-Paul. Prenez dix minutes chez vous, cette semaine, pour écrire votre réponse, c’est Jésus qui vous le demande simplement ; vous les grands adultes et vous les petits, les jeunes. Dire sa foi dans le Christ Jésus, c’est grandir dans la foi ; oser  l’exprimer à soi-même, c’est oser l’exprimer à d’autres avec ses questions et ses doutes. Le Christ affiche « ouvertement » les perspectives d’avenir qui sont les siennes au grand dam de Pierre et des autres disciples sans doute. « De vifs reproches » lui sont adressés par Pierre ; quels sont-ils ? Nous ne savons, mais on peut les imaginer. L’épreuve de la Passion, la mort, la résurrection sont la signature définitive de tout le message de vie de Jésus délivré en paroles et en actes, au milieu des siens, de ceux qui le suivent et ceux qui le laissent. De fait, la perspective est rude à entrevoir et à supporter mais elle est le prix à payer pour la fécondité de l’Evangile. Refuser, c’est ne pas entrer dans le mouvement d’amour et de Don de Jésus pour Dieu son Père et pour ses frères. Le « Satan », c’est celui qui fait obstruction, obstacle, c’est la pierre d’achoppement, celui qui barre la route. « Perdre sa vie à cause » de Jésus et de l’Evangile pour la sauver, qu’est-ce à dire ? c’est mettre de côté son ego et ses peurs, c’est sortir de sa zone de confort, renoncer à ses vieux démons qui emprisonnent, abandonner ses illusions sur une vie chrétienne et un témoignage missionnaire faciles. Oui, l’Evangile est difficile, exigeant, dérangeant, mais c’est le prix fort de l’Amour qui gagne et donne la joie. En cette année pastorale, les uns avec les autres, nous nous entrainerons à marcher sur les traces du Christ, lui qui nous a montré le chemin.

            St-Jacques nous met en alerte sur notre charité, du moins sur la charité du Christ que nous avons à vivre. Foi et charité ont partie liée, elles enrichissent mutuellement. Les chrétiens n’ont pas le monopole de l’attention aux situations de précarité, bien des personnes y sont sensibles, sans doute jamais assez, et les amis de Jésus y sont particulièrement attendus. Combien de jeunes volontaires partent en coopération à l’étranger, pour une année, voire plus, au service d’une ONG, d’une association caritative pour développer leurs talents et faire du bien aux nécessiteux ! Ils en reviennent autrement, transformés au-dedans d’eux-mêmes. « Moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. » Si l’appel retentit pour tel ou tel pour aller au loin servir, il faut le faire, c’est une chance, une grâce insigne avec des difficultés toujours, la croix, mais comme dit Isaïe, le prophète : « Le seigneur mon Dieu vient à mon secours ». Il y a aussi toutes ces attentions délicates à portée de main, qui ne font pas de bruit, autour de soi, dans son voisinage, dans sa profession, dans sa famille, dans la Paroisse, qui donnent Dieu au monde. Chers amis, nous allons nous entrainer à cela encore cette année, sans nous lasser, avec des difficultés toujours, avec la joie comme récompense.

            Que St-Jacques l’apôtre, que St-Joseph, le saint patron de l’Eglise universelle, que St-Martin de Tours le saint patron de la paroisse, nous assistent dans nos recherches et travaux !

                                                                                                                                                             AMEN !

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