Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela,
Que je suis votre fils et que vous êtes là…
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage.
Ne rien dire, mais seulement chanter
parce qu’on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée
en ces espèces ces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle,
Parce que vous êtes immaculée,
la femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier
et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin
de sa splendeur originale.
Parce que vous êtes là pour toujours,
Simplement parce que vous êtes Marie,
Simplement par ce que vous existez,
Mère de Jésus Christ, soyez remerciée.
Paul Claudel.
Poème de guerre
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