Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem.
Qui sont-ils ces mages ? Des prêtres, des magiciens, des astrologues ?
D’où viennent-ils ? De l’Orient, de Perse, de Mésopotamie, ou d’encore ailleurs ?
Combien sont-ils ? L’Évangile ne nous le dit pas.
Au fil des siècles, la tradition a fait de ces mages les représentants de tout le monde connu :
l’Afrique, l’Asie, l’Europe ; un noir, un jaune, un blanc ;
signe d’universalité, signe que Jésus n’est pas seulement le Christ, l’envoyé, pour quelques-uns,
mais pour tous les peuples, pour chaque homme, chaque femme, chaque enfant qui habite notre terre.
Pendant longtemps, l’Église a vu dans ce signe d’universalité une invitation à porter l’Évangile au bout du monde.
Mais les immenses bouleversements que connaît notre monde changent la donne.
L’Épiphanie signe d’universalité n’est plus seulement une invitation à porter l’Évangile au bout du monde,
mais aussi un appel à porter l’Évangile au bout de notre rue.
L’étranger n’est plus de l’autre côté des mers, il est à notre porte, il est notre voisin.
Pas seulement parce que les migrations, les brassages de population, ont amené là où nous vivons des gens de tous pays.
Mais surtout, parce que la vie moderne fait de nous des étrangers les uns aux autres.
La liberté individuelle, l’épanouissement personnel ont, dans notre société, un prix à payer qui est de nous éloigner les uns des autres,
parfois jusqu’au repli sur soi.
L’Église a pris cela de plein fouet.
Nos contemporains sont de plus en plus nombreux à être étrangers à l’Évangile et à son message,
à être étrangers à l’Église, à ses paroles, ses gestes, sa prière, sa culture…
La fête de l’Épiphanie met en avant ce formidable défi auquel, nous les chrétiens, sommes confrontés :
manifester Jésus le Christ au monde, à notre société,
porter l’Évangile au bout du monde et au bout de notre rue,
porter l’Évangile à nos voisins et nos amis, à nos enfants et petits-enfants.
Et en ce début d’année qui est souvent le temps des résolutions et des projets,
je vous invite à regarder aussi ces présents des mages à l’enfant comme une invitation à la réflexion personnelle.
S’il nous faut porter l’Évangile au bout de notre rue, ne le faisons pas les mains vides.
Que seront mon or, mon encens, et ma myrrhe ?
Que donnerai-je de moi-même, de mon temps et de ma disponibilité, de mes passions et de mes talents, de mon essentiel ?
Avec quoi irai-je à la rencontre de mon prochain ?
Comment serai-je signe de Dieu durant cette année 2025 ?
Bonne réflexion et bonne année à tous.
Qu’en 2025, resplendisse dans vos vies la lumière et la gloire du Seigneur.
Amen.
F. Chartier – Diacre
Laisser un commentaire