On parle parfois de quelqu’un qui est « défiguré » :
son visage est abîmé par la maladie, par suite d’un accident,
ou simplement par la vieillesse.
Il est aussi défiguré, celui qui est systématiquement accusé à tort
par les médias ou son environnement.
Mais on connaît aussi des êtres transfigurés,
rayonnants de joie de vivre, de don de soi, d’une parole qui exalte.
Jésus lui aussi dans sa vie publique a été occasionnellement défiguré par ses auditeurs :
il a été traité d’ivrogne, de glouton, de suppôt de Satan, de possédé du démon.
Et on peut surtout dire qu’on ne l’a pas connu pour ce qu’il est profondément ;
vraiment homme et vraiment Dieu.
Avec Pierre, Jacques et Jean, nous le contemplons aujourd’hui, en son aspect divin :
à travers son corps d’homme, une lumière divine transparaît.
Cette transfiguration préfigurait le corps glorieux du Ressuscité, revêtu de la nuée divine.
Ce que Dieu veut, c’est que nous aussi, ses fils, nous soyons transfigurés.
L’homme est destiné à être transfiguré en Dieu.
« Nous attendons le Seigneur Jésus qui transfigurera nos pauvres corps,
à l’image de son corps glorieux. » (Ph 3,20)
En attendant, comme les trois disciples témoins de l’événement,
chaque croyant est appelé à entendre la voix dans la nuée :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le. »
Il n’y a plus ni Moïse ni Elie. Mais Jésus seul.
La véritable démarche du croyant, en ce temps de carême,
sera de descendre de la montagne de la transfiguration pour suivre les pas de Jésus jusqu’à Jérusalem,
jusqu’au don total de la croix.
Père Vincent de Paul OUEDRAOGO
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