« À mes brebis, je donne la vie éternelle » (Jn 10, 27-30)
Alléluia. Alléluia.
Je suis, le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent. Alléluia. (Jn 10, 14)
Accueil
Rien ne peut empêcher la joie des disciples, ils avancent malgré les critiques et la jalousie de certains.
Dieu est là avec cette foule immense dont Jean parle dans l’apocalypse. Dieu établira sa demeure en eux tellement qu’Il aime l’homme. Il a essuyé toutes larmes des yeux des femmes et des hommes d’hier ; comme Il essuie toutes larmes des femmes et des hommes d’aujourd’hui qui vivent de grandes épreuves.
Dans l’évangile, le berger et ses brebis sont étroitement liés les uns aux autres. Ils marchent ensemble dans un même mouvement, un mouvement en devenir, un mouvement qui leur permet de se connaître, de s’écouter, de se suivre les uns avec les autres.
Si le Père et le Fils sont Un, alors nous sommes liés au Père par le Christ qui nous lie étroitement à nos sœurs et frères en humanité.
textes du jour
Homélie
DES DISCIPLES MISSIONNAIRES
Le temps pascal est tout indiqué pour réfléchir sur notre élan missionnaire. N’est-ce pas Pâques qui a lancé les disciples de Jésus sur les routes du monde en « apôtres », c’est-à-dire « envoyés » ? La bonne nouvelle est destinée à être partagée, connue, célébrée… et pourtant, ce n’est pas si simple ! Les lectures de ce dimanche nous présentent quelques défis relevés par la première génération de disciples en mission d’évangélisation.
Je vous propose de méditer sur la 1ère lecture, celle des Actes des Apôtres.
Grâce au v. 14, nous découvrons le contexte des faits qui vont se dérouler durant 2 jours de sabbat. Paul accomplit à Antioche de Pisidie (en Turquie actuelle, sur les plateaux d’Anatolie, à 1000m d’altitude) son premier voyage missionnaire.
Le récit que nous avons entendu est exemplaire de la manière d’agir du Paul précurseur, pionnier de l’évangélisation du monde païen : en arrivant dans une ville, il prend soin de rejoindre la communauté juive locale à la synagogue, le jour du sabbat. Et, il tire avantage, pour sa mission, de deux réalités courantes des sabbats vécus en terre païennes : 1/ des non-juifs, convertis ou sympathisants, y participent, 2/ et l’on y donne volontiers la parole à des prédicateurs de passage.
Une remarque au passage sur les non-juifs convertis ou sympathisants.
Pour être juif, il faut être né de parents juifs. Mais au 1er siècle, de nombreux non-juifs (du point de vue ethnique) se rapproche du judaïsme et de la foi au Dieu d’Israël.
Ce sont les « prosélytes » : ceux qui observent la Loi juive y compris la circoncision et
les « craignant Dieu » : ceux qui n’observent qu’une partie des pratiques juives dont le sabbat.
Au v. 48, Luc les nomme païens car sont Païens tous ceux qui ne sont pas Juifs de naissance.
La mission de Paul et Barnabé
Paul et Barnabé rencontrent à la fois un accueil spectaculaire et une résistance farouche à Antioche de Pisidie. Le récit des Actes nous indique que les deux apôtres annoncent la bonne nouvelle – Jésus mort et ressuscité conformément aux Ecritures – pendant le culte hebdomadaire à la synagogue.
Là, des païens attirés par le judaïsme montrent de l’intérêt. Luc, nous dit que la semaine suivante « presque toute la ville » se rendit à la synagogue pour entendre Paul et Barnabé (Actes 13, 44).
Cela déclenche une vive opposition chez les juifs, qui voient leur vie communautaire envahie et menacée par la foi au Christ. Ils font du lobbying auprès des dames influentes et des notables déjà converties au judaïsme, afin qu’ils mobilisent les autorités de la ville contre le prosélytisme de Paul et Barnabé qui finissent par être expulsés de la ville, mais tous les nouveaux disciples étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint (13, 52).
Quatre remarques sur ce qui se passe à Antioche :
1/ Premièrement, remarquons que le christianisme commence comme un mouvement juif parmi les juifs. Paul et Barnabé échangent à propos de leur foi au Christ auprès de leurs confrères juifs en pleine synagogue. Le christianisme est à l’origine une certaine façon de vivre le judaïsme, en confessant Jésus comme le Messie attendu par Israël : mort et ressuscité, c’est la nouveauté !
2/ Deuxième remarque. Il ne faut pas s’étonner que des païens soient attirés par le judaïsme et que certains veuillent même se convertir au judaïsme. Israël est le peuple choisi pour vivre selon la Loi de Dieu donnée à Moïse, choisi aussi pour porter témoignage auprès des peuples de la Terre, pour qu’un jour toutes les nations se tournent vers Dieu. Paul cite Isaïe 49, 6 dans le récit des Actes 13, 47 pour expliquer le sens de sa mission comme étant foncièrement juive d’esprit. Si le judaïsme a une composante ethnique, c’est aussi un zèle missionnaire qui anime son sens de l’élection, de peuple élu.
3/ Troisième remarque. Le succès fait peur ! Nouveaux venus en ville, Paul et Barnabé réussissent en une semaine à retourner (détourner ?), en faveur de leur option pour le Christ Jésus, le long et patient travail missionnaire de la synagogue auprès des païens depuis des années.
Mettons-nous un instant à la place des juifs d’Antioche de Pisidie… Nous-mêmes, que faisons-nous lorsque des croyants d’autres religions deviennent un peu trop visibles et parfois populaires dans nos sociétés traditionnellement chrétiennes ? Quelles nouvelles lois appuyons-nous ? Quels arguments prétextons-nous ?
4/ Et enfin, quatrième et dernière remarque. Considérons le sens ou la direction de la mission. Paul et Barnabé voyagent, oui, mais ils vont voir d’abord les leurs : des juifs comme eux. Ce sont des païens qui viennent vers eux, parce qu’ils ont déjà fait quelques pas auparavant en se rapprochant des juifs. Selon le récit des Actes, Paul et Barnabé ne planifient pas leur mission auprès des païens : ils se rendent compte après coup par où souffle l’Esprit du Seigneur Ressuscité. Paul et Barnabé ne s’obstinent pas à tenir le cap prévu à l’origine ; ils sont assez ouverts et alertes pour voir le changement de situation ; ils sont suffisamment flexibles et courageux pour rediriger leurs efforts selon les nouvelles données à leur disposition. Cela devrait nous inspirer aujourd’hui, car que de choses ont changé dans l’Église et le monde depuis la visite de Paul et Barnabé à Pisidie !
Trois questions pour entendre la Parole de Dieu dans nos vies :
1/ Ai-je des résistances, comme les Juifs d’Antioche, à me laisser déplacer et étonner par Dieu ?
2/ S’il m’est arrivé de recevoir des critiques lorsque je témoignais de ma foi, comment ai-je réagi ?
3/ Ai-je fait l’expérience de « la joie de l’Esprit Saint » dans une rencontre que j’ai faite, un témoignage que j’ai donné, un fruit spirituel que j’ai vu chez quelqu’un ?
P.U
- En ce jour des vocations qu’en Eglise nous sachions nous mettre au service de notre communauté avec nos propres talents.
Apprends – nous, Seigneur, a discerner mutuellement les talents de chacun et nous t’en rendons grâce car comme le disait le cardinal Martini, évêque de Milan : « La charité pastorale, la sainteté pastorale n’est en rien une idée qui s’acquiert sur un prie- Dieu où en son bureau, elle est une forme de vie que le pasteur reçoit en prenant pleinement part aux souffrances et joies de ceux dont il est responsable. » - Nous te remercions, Seigneur pour ta fidélité, soutiens-nous toutes les fois où notre propre fidélité à Ta Parole vacille et se détourne de Toi, car nous savons bien que c’est Ta Parole qui est source d’humanité et de force.
- Seigneur, en ce temps pascal, nous te rendons grâce pour toutes les fois où beaucoup de petites choses faites par beaucoup de petites gens, en beaucoup de petits lieux peuvent bouleversées la face du monde.
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