Une Église en sortie, au plus près des fragilités humaines et de la Création

Dans l’émission ” Tour de Table ” du 24 avril sur RCF Charente, plusieurs acteurs engagés dans la vie de l’Église en Charente sont revenus sur l’impact et concret du pontificat du pape François. Douze ans après son élection, ses gestes, ses paroles, ses encycliques continuent de faire écho dans les cœurs et de transformer les pratiques. Une table ronde réunissait le père Maxime Petit, Jacques Bonnet, diacre permanent et membre de l’équipe diocésaine Laudato Si’, Thérèse Lecroart, administratrice au Secours Catholique, et Carole Méric, engagée à la fois en paroisse et dans l’action sociale.
Dès les premiers jours de son pontificat, le pape François a lancé un appel fort : « L’Église est appelée à sortir d’elle-même et à aller vers les périphéries, pas seulement géographiques mais existentielles. » Une parole que le père Maxime Petit identifie comme le cœur de sa théologie : une théologie de la relation, de la rencontre, profondément évangélique.
Thérèse Lecroart souligne combien cette dynamique fait écho à l’ADN du Secours Catholique : « Nous sommes appelés à aller vers, à vivre la rencontre, à être avec, dans une réciprocité profonde. » Cette approche, incarnée par le pape dès son premier Jeudi saint à Rome, lorsqu’il lave les pieds de prisonniers, inspire encore aujourd’hui l’action de terrain en Charente.
Des appels concrets, des réponses immédiates : Carole Méric évoque notamment l’accueil de migrants lancé en 2015 dans la paroisse Notre-Dame de la Paix à Gond-Pontouvre. Un projet né directement d’un appel du pape François, et qui perdure encore aujourd’hui dans une dynamique fraternelle et collective.
Autre pilier du pontificat : l’encyclique Laudato Si’, véritable tournant dans l’enseignement social de l’Église. Jacques Bonnet rappelle l’ampleur du mouvement lancé : plus de 2 000 animateurs formés à travers le monde, des engagements concrets contre les énergies fossiles, une sensibilisation accrue à l’impact des dérèglements climatiques sur les plus fragiles.
« Tout est lié », rappellait souvent le pape. En Charente, ce lien entre crise écologique et pauvreté est bien compris et intégré dans les actions de terrain. Thérèse Lecroart témoigne aussi de la manière dont ces appels ont permis à de nouvelles personnes de s’engager au Secours Catholique, notamment autour des questions d’écologie et de justice sociale.
Enfin, tous soulignent l’impact positif de la personnalité du pape François, même auprès de ceux éloignés de l’Église. Carole Méric partage l’expérience de nombreux non-croyants touchés par son style simple et accessible : « Il a changé l’image de l’Église. Il a permis une reconnexion entre foi et société. »
Le père Maxime Petit conclut sur une note d’espérance : « Le pape François ne dramatise jamais. Il pose un diagnostic lucide, mais toujours pour ouvrir une voie d’espérance. » Une espérance incarnée sur notre territoire par de multiples initiatives, signes vivants d’un Évangile en action.
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