Alors que les épreuves du baccalauréat 2025 viennent de s’achever, un sujet de philosophie proposé aux lycéens invite à une réflexion profonde : « La vérité est-elle toujours convaincante ? »
Ce thème, loin d’être réservé aux seuls candidats au bac, interpelle chacun d’entre nous dans un monde saturé d’informations, de contre-vérités et d’opinions non vérifiées. Un fait d’actualité survenu récemment à Angoulême en donne une illustration frappante : lors de la fête de la musique, une rumeur a rapidement circulé sur de prétendues piqûres infligées à des participants. Les réseaux sociaux ont fait état de dizaines de victimes et même de morts, tandis que les analyses cliniques n’ont révélé aucune trace de piqûres. Pourtant, le doute persiste.
Cette difficulté à faire entendre la vérité ne date pas d’hier. Certes, on se rappelle des déboires de Galilée quand, au XVIIe siècle, il a affirmé que la Terre est ronde et qu’elle tourne. Visiblement, il disait la vérité, mais des forces contraires dont, à l’époque, l’Église elle-même, l’ont empêché d’être convaincant. Et cette résistance à la vérité subsiste encore aujourd’hui : un sondage IFOP de 2019 révélait qu’un Français sur dix croit toujours que la Terre est plate.
Plus largement, la prolifération des fausses informations, la confusion entre opinion et savoir, la perte de confiance envers les autorités et les médias renforcent cette crise de la vérité. La façon dont nous nous informons, le poids des réseaux sociaux et la tentation du sensationnel alimentent cette défiance.
À travers ce sujet de philosophie, nos jeunes sont appelés à réfléchir à ce que signifie chercher la vérité, l’écouter, la discerner et la transmettre. Cette exigence est aussi celle de tout chrétien, appelé à être un témoin lucide, humble et fidèle de la vérité. Dans un climat souvent marqué par la méfiance, il s’agit plus que jamais d’exercer notre esprit critique, de résister à la tentation de la facilité ou de l’émotion, et de cultiver un regard éclairé sur les événements.
Puisse cette question posée à nos bacheliers devenir pour nous tous un chemin d’approfondissement spirituel et citoyen.
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Source : RCF Charente /Chronique de Jean-Paul Tourvieille, 25 juin 2025
(texte publié avec son autorisation)
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