Le 22 mai, l’Église d’Angoulême fête Saint Ausone, considéré comme le premier évêque de la ville au IVe siècle. À cette occasion, Mgr Hervé Gosselin préside, ce jour, une messe à la chapelle de la maison diocésaine à 12h, en mémoire de ce pasteur fondateur et témoin des débuts du christianisme en Charente.
Une mémoire ancrée dans la tradition locale
L’histoire de Saint Ausone, et plus largement des évêques d’Angoulême, nous est principalement transmise par l’abbé Tricoire, prêtre et historien du diocèse. Il a rédigé une volumineuse chronique relatant la succession épiscopale depuis les origines chrétiennes locales. Ses travaux restent une référence incontournable pour comprendre le développement de la foi en Angoumois.
Martial, disciple de Saint Pierre, fut envoyé évangéliser l’Aquitaine. Il fixa son siège à Limoges et parcourut la région jusqu’à Mortagne, sur les bords de la Gironde, où il baptisa une famille dont le fils, Ausone, le suivit dans ses périples. Ensemble, ils atteignirent Angoulême, alors livrée au culte des idoles. Martial y établit Ausone comme pasteur, faisant de lui le premier évêque de la ville.
Martyre et fondation de l’Église locale
Selon la tradition rapportée par l’abbé Tricoire, saint Ausone gouverna l’Église avec zèle pendant plusieurs années, avant de tomber victime d’une violente persécution, probablement celle des Vandales, qui assiégeaient Angoulême depuis plus de sept ans. Il fut décapité près de la porte orientale de la ville, à l’endroit devenu la place Marengo.
La légende rapporte qu’un ange plaça sa tête entre ses mains et le guida soixante-six pas jusqu’à son lieu de sépulture, à l’occident de la ville. C’est là qu’on éleva une église en son honneur, probablement au IVe siècle. Détruite par les Wisigoths au siècle suivant, elle fut restaurée par Clovis, puis entièrement reconstruite au XIe siècle par les comtes d’Angoulême. Elle fut à nouveau ruinée lors du passage des protestants en 1568.
Une tradition orale locale évoque aussi Saint Ausone, comme ayant été baptisé par Saint Martial. Ce dernier l’aurait amené à Angoulême où il serait devenu le premier témoin de l’Évangile et martyrisé au même endroit.
Pour la célébration du 22 mai, des reliquaires de Saint Ausone sont présentés à la chapelle de la maison diocésaine.
La fête de Saint Ausone n’est pas seulement un retour aux origines ; elle est aussi un appel à marcher à la suite des premiers témoins, à annoncer l’Évangile avec la même audace et la même espérance.

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