Célébration des 60 ans du diaconat : Une réflexion sur le service et l’engagement

Actualités

Publié le 4 novembre 2024

Le dimanche 17 novembre 2024, la cathédrale d’Angoulême et le Groupe Scolaire Saint Paul seront les lieux d’une célébration marquante : les 60 ans de la reprise du diaconat permanent. Cet anniversaire invite à une réflexion sur la vocation diaconale, un service humble qui reflète la plénitude du sacerdoce dans l’Église.

Entretien avec Mgr Gosselin

Souvent mal compris, le rôle du diacre permanent dans l’Église catholique est bien plus qu’un simple « sous-prêtre ». La vocation diaconale s’articule autour de trois missions centrales : le service de la Parole de Dieu, la participation active à la liturgie et l’engagement caritatif. Ces trois axes dessinent le cœur du ministère diaconal, qui se veut à la fois enraciné dans la foi et tourné vers le service du prochain.

Cette vocation appelle les diacres à être des ponts entre l’Église et le monde, notamment en œuvrant auprès de ceux qui se sont éloignés de la foi. Ce service de proximité permet aux diacres d’incarner l’image du Christ serviteur dans la société actuelle, que ce soit dans les paroisses ou au sein de leur environnement professionnel. En étant proches des réalités quotidiennes, ils deviennent les ambassadeurs d’un message d’espérance et de charité, contribuant à renforcer la présence de l’Église dans des milieux parfois déconnectés du religieux.

En tant qu’évêque ordonné comme tel, je vois cela comme une étape importante du sacerdoce que j’exerce aujourd’hui. Le Seigneur nous offre l’image du serviteur à travers le geste symbolique du lavement des pieds lors du Jeudi saint.

Le diaconat est un chemin vers le bonheur quand on est appelé par Dieu. C’est un service exigeant mais beau envers ses frères.

Le diocèse de Charente compte actuellement 14 diacres permanents et d’autres sont en formation. Cet engagement montre une communauté ecclésiale dynamique et ouverte, prête à accueillir davantage d’hommes désireux de répondre à l’appel de Dieu.

Nous rendons grâce pour tous les diacres du diocèse d’Angoulême et espérons que ceux qui entendent cet appel y répondront positivement lorsqu’ils seront sollicités – peut-être même s’ils n’y ont jamais pensé auparavant.

Pourquoi moi ? Et pourquoi pas toi ? Merci Seigneur.


Portraits de Diacres

Alain Marcombe

Ordonné le 21 novembre 2014, incarne un mélange d’humilité, de dévouement et de passion pour servir les autres. Depuis la perte tragique de son épouse le 9 octobre 2014, il a trouvé dans sa foi et ses responsabilités paroissiales une source profonde de réconfort et d’inspiration.

Je me souviens du message final de Mgr Gosselin lors de mon ordination : “Allez, il y a du boulot, le monde vous attend.” Aujourd’hui encore, je trouve cette mission belle et variée au service de l’église et des plus fragiles.

Daniel Coumaud

Daniel Coumaud est marié à Caroline depuis 1991, et ensemble, ils ont sept enfants. Médecin en gériatrie, il est également diacre depuis 2017 dans le diocèse d’Angoulême, à Cognac. Le diaconat a transformé sa vie, influençant son travail et sa famille, et a aussi tracé un chemin de foi pour ses enfants. Bien que d’un naturel timide, la formation diaconale a permis à Daniel de s’ouvrir davantage aux autres et a renforcé son désir de témoigner de sa foi. Cette période lui a donné l’opportunité d’approfondir sa connaissance des Évangiles et de répondre à l’appel vers ceux qui, en dehors de l’Église, cherchent Dieu. En tant que diacre, il s’efforce de sortir l’Église hors de ses murs, même à l’hôpital où il travaille, où ses collègues savent qu’ils peuvent compter sur lui pour un soutien spirituel. Ce rôle enrichit également sa relation personnelle avec Dieu, comme un puits qui se remplit continuellement.

Le diacre est celui qui porte vraiment l’Église hors de ses murs : Dans mon quotidien, à l’hôpital, mes collègues savent que je suis diacre. Par exemple, une aide-soignante peut venir me demander des conseils pour le baptême de son enfant. Ils ont le sentiment que l’Église s’ouvre, sort de ses murs et va à la rencontre du monde.

Bruno Lemaire

Engagé de longue date au service des autres, Bruno voit dans le diaconat un appel à montrer une Église attentive aux pauvres et aux étrangers, à l’image des Actes des Apôtres où les disciples désignent des diacres pour prendre soin des plus vulnérables.

Sa vocation est née dès ses 19 ans, guidée par des rencontres avec des personnes en situation de handicap. Aux côtés de son épouse Claire, qui a joué un rôle central dans cette démarche, Bruno est marié depuis près de quarante ans. Ensemble, ils ont quatre enfants et quatre petits-enfants. Leur plus jeune fille, Christine, âgée de 31 ans, vit avec un handicap dans un foyer en Charente.

Ordonné diacre il y a vingt-neuf ans, à l’âge de trente-cinq ans, Bruno avait alors déjà dix ans de mariage derrière lui. Il a appris le handicap de Christine peu avant son ordination, alors qu’elle avait vingt mois.

Après une carrière dans l’informatique en région parisienne, il s’est installé en Charente avec Claire il y a onze ans. Ensemble, ils continuent d’ouvrir leur maison aux personnes handicapées. Récemment retraité, Bruno poursuit cet engagement avec la même ferveur, fidèle à sa vocation de service et d’accueil.

J’ai découvert progressivement et même bien après l’ordination que le Seigneur m’appelait vraiment à cette vocation qui s’épanouit par une spiritualité de service pour laisser le Christ serviteur m’enseigner, me guider. Ce sont les personnes en situation de handicap qui au sortir de l’adolescence vers à peu près mes dix-neuf ans, m’ont bousculé, m’ont interpellé, m’ont guidé. Beaucoup d’autres personnes après ont été envoyées et ils m’ont permis d’avancer dans cette découverte du Christ qui est immensément amoureux de chacun.

Jacques Bonnet

né en 1951, est marié à Jacqueline depuis 1979. Ils ont deux filles et deux petits-enfants. Ordonné diacre en avril 2008, il se sent aujourd’hui là où le Seigneur l’attendait. Le diaconat n’était pas un projet initial pour lui mais une interpellation inattendue qui l’a conduit à cette voie. Lors de son ordination, l’évêque lui confiait la mission d’annoncer l’évangile du Christ : croire ce que vous enseignez et vivre ce que vous avez cru. Cette ligne directrice guide Jacques dans sa vie quotidienne et professionnelle.


Je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
Les diacres rappellent aux chrétiens leur vocation commune au service des autres pour les aider à progresser spirituellement vers le Christ. En somme, être serviteur selon François c’est tendre vers la sainteté en étant dévoué aux autres.

Jean-Luc Amier

Diacre du diocèse de Bordeaux. Il vit en Charente avec sa femme Hélène. Ils ont cinq enfants, neuf petits-enfants et trois arrière-petits-enfants.

Bien que retraité professionnellement, il reste actif dans l’Église et aide son curé à Saint-Yrieix et Saint-Cybard dans la pastorale ordinaire et accompagne les gens du voyage.

Je trouve beaucoup de joie dans ces activités malgré le fait que mon épouse ne peut être présente car elle est souffrante. Nous essayons de vivre notre vie pleinement engagée tant pour l’église que pour ceux qui sont en difficulté ou malades, tout en soutenant aussi ceux éloignés de l’église qui cherchent un sens à leur vie.

Jean-Paul Morin

Jean-Paul a 71 ans. Marié à Nicole, décédée en 2017, ils ont eu un fils adoptif, Michaël qui leur a donné une belle-fille, Emmanuelle, et deux petits-enfants, Margot et Louis. Professeur au lycée public  de Ruffec, il a été ordonné diacre il y a 36 ans par l’évêque auxiliaire de Poitiers qui était alors Mgr DAGENS, avec pour mission d’accompagner des jeunes. Après son déménagement en Charente, Mgr DAGENS devenu évêque d’Angoulême, lui a confié une mission similaire auprès des jeunes de Ruffec. Plus tard, Jean-Paul Morin est devenu inspecteur de l’Éducation nationale et a pris sa retraite à 61 ans. Mgr Gosselin lui a ensuite confié deux nouvelles missions auprès des établissements catholiques privés sous contrat et délégué épiscopal pour le diaconat permanent en Charente.

Si je devais résumer ces années passées : “Il n’y a pas de plus grand amour que donner sa vie pour ceux que l’on aime.” C’est devenu ma devise. Sur mon étole sont brodées les paroles “Lève-toi et marche”, faites par mon épouse en fauteuil roulant.

Alors, levez-vous et marchez ! Si vous êtes appelés au diaconat ou souhaitez discuter davantage avec moi sur ce sujet ou d’autres choses similaires ; venez me voir ! Je vous accueille à bras ouverts.


À travers les interventions prévues le 17 novembre, notamment celles de François Fayol, coordinateur du Comité national du diaconat, et de Catherine Joslet qui retracera l’histoire du diaconat en Charente, cette journée sera une occasion de célébrer, de se souvenir, mais aussi de questionner. La table ronde finale permettra un échange enrichissant sur les défis et les fruits actuels du diaconat.

En commémorant ces soixante ans, nous sommes appelés à regarder vers l’avenir. Chaque diacre contribue non seulement aux communautés locales mais également au renforcement de la grande famille chrétienne. Cet anniversaire est un moment privilégié pour rendre grâce et pour inviter de nouvelles vocations à poursuivre ce chemin de service et d’engagement.

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