Pour Marie-Claire Fabert, nouvelle responsable du service Exil et migrations du diocèse, la rencontre avec les personnes migrantes n’est pas seulement un enjeu social ou politique : c’est une expérience fondatrice qui interroge chacun sur l’espérance et l’altérité.
Son parcours, marqué par l’engagement auprès du JRS (Jesuit Refugee Services) à Metz, l’a confrontée à des réalités très dures : des familles à la rue, des camps improvisés dans des conditions sanitaires indignes. « On nous disait que certains camps de guerre étaient mieux équipés que ceux que nous voyions à Metz. Face à cela, on ne peut pas détourner les yeux », témoigne-t-elle.
Très vite, elle comprend que la générosité ne suffit pas : il faut un cadre, pour protéger aussi bien les personnes accueillies que les familles accueillantes. « Les jésuites m’ont appris une phrase clé : on met un cadre pour pouvoir sortir du cadre. On sait pourquoi on en sort, on sait pourquoi on y revient. »
Ce discernement s’est incarné dans des choix parfois exigeants : savoir dire non à une demande impossible à assumer, encourager une famille à ne pas s’engager si la peur est trop forte, mais aussi accompagner ceux qui se lancent dans l’hospitalité et découvrent la joie de la rencontre. « On gagne sur la peur avec la dynamique de la rencontre », affirme-t-elle.
L’expérience lui a aussi appris l’importance du décloisonnement, entre confessions, associations, institutions et cultures. « L’accueil n’appartient pas aux chrétiens », rappelle-t-elle, en soulignant combien la coopération interreligieuse et la diversité des acteurs enrichissent la démarche.
Aujourd’hui en Charente, Marie-Claire veut avancer pas à pas, à l’écoute des personnes et des réalités locales. Sa priorité : mettre en lien, décloisonner et créer des espaces de rencontre. C’est dans ce sens qu’elle organise une première conférence le 18 octobre 2025 à la Maison diocésaine sur l’action humanitaire internationale, avec Raphaël Pitti et la participation d’associations engagées au niveau local, national et international.
« On ne changera peut-être pas le monde entier, mais accueillir une personne, c’est déjà changer une vie », conclut-elle.
Une réponse sur « « Accueillir change une vie » : le témoignage de Marie-Claire Fabert »
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