Chers frères et sœurs
Cette semaine a été éprouvante avec la communication du rapport de la CIASE qui est arrivé sur l’Eglise comme une marée noire. Il met en avant tant de souffrances et des drames humains liés au non-respect de l’intégrité de l’autre dans ses dimensions physique, psychologique et spirituelle. Les abus sexuels sont particulièrement criminels lorsqu’ils sont commis contre des personnes mineures, venant ainsi perturber leur développement psycho-sexuel et leur confiance envers ceux qui sont chargés d’exercer une autorité et donc de veiller sur eux.
Ce qui nous a été révélé nous provoque à une grande compassion envers ceux qui ont souffert d’actes criminels envers les enfants et les personnes vulnérables. Nous affirmons dans notre Credo que l’Eglise est sainte. Elle n’en est pas moins salie par les péchés de ses membres et lorsqu’un de ses membres est atteint, c’est le corps entier qui est malade. Nous reconnaissons le péché de membres de l’Église et certaines complicités passives ou actives et nous voulons exprimer notre repentir et notre désir de réformer ce qui a besoin de l’être.
Une victime témoigne que le traumatisme vécu l’a rendue muette et isolée face à la surdité à sa souffrance de son entourage. La parole est nécessaire pour extirper le mal et doit être entendue par ceux qui sont chargés de veiller, de protéger, de faire grandir (sens littéral du mot autorité).
Le drame révélé nous met chacun devant nos responsabilités collectives et individuelles et concerne l’ensemble du groupe, et donc de l’Eglise. Il nous appartient d’assumer ensemble ces révélations avec courage, de nommer les choses, d’instaurer des lieux de parole et d’écoute, et d’orienter vers un accompagnement spécialisé et professionnel.
La lettre de lutte contre les abus sexuels de mars dernier a été distribuée dans les communautés. Il faut continuer à élaborer une prévention plus efficace en intégrant des recommandations du dernier rapport. Sans attendre le travail de la Conférence des évêques de novembre, je souhaite que l’on puisse dans les différents lieux d’Eglise, en particulier les paroisses et les groupes, échanger librement sur ce sujet grave qui impose une grande lucidité pour une authentique conversion.
Sans l’Esprit-Saint, nous n’irons pas jusqu’au cœur du sujet. Il nous invite à une grande communion dans la vérité, l’amour, la justice et la paix.
Dans l’adversité et le combat spirituel, nous réalisons que nous sommes atteints de l’intérieur et nous demandons au Seigneur, notre Sauveur, de nous aider à être sans partage dans l’accueil de la bonne nouvelle. Nous souhaitons, en proposant le réconfort et la consolation et avec le secours de la justice, que puisse, comme nous le dit le Pape François, s’accomplir le miracle de la guérison.
Un défi nous est lancé : nous l’acceptons, avec la grâce de Dieu, et nous restons unis dans la prière.
En tout, Seigneur, tu as exalté et glorifié ton peuple, tu n’as pas manqué de l’assister à tout moment et en tout lieu. Sg 19, 22
Mgr Hervé GOSSELIN
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