Une quarantaine de Charentais et Mgr Gosselin ont passé une semaine en Italie sur les pas de Padre Pio.
Mgr Hervé Gosselin évoquait le pèlerinage depuis l’Italie, dans “Parole à notre évêque” sur RCF Charente le 12 octobre 2019 (propos retranscrits par Erica Walter) :
L’évêque et les Charentais ont progressivement découvert les lieux de naissance, de vie, de ministère et le message du Père Padre Pio. Tous ont porté, pendant ce pèlerinage, les intentions de prière du diocèse. Les Charentais ont pris le temps de s’imprégner de San Giovanni Rotondo, ville où Padre Pio a passé la majorité de sa vie et de son ministère. Pour Mgr Gosselin, il s’agit d’un lieu très particulier avec un sanctuaire et des mosaïques pleines de sens. « Elles racontent la vie de Saint-Francois et de son disciple Padre Pio. On y voit toutes les vicissitudes de sa vie, ce qui a été son combat et la richesse de son ministère », souligne-t-il. Padre Pio est une figure bien singulière du 20ème siècle. Il est né en 1887 et est mort en 1968.
« Dans ce destin un peu exceptionnel apparait l’image d’un prêtre peut-être un peu ordinaire. Mais des phénomènes un peu exceptionnels sont directement liés à Padre Pio : les stigmates, un don de discernement tout à fait particulier, un don de bilocation avéré et vérifié et qui lui a donné une réputation tout à fait particulière. Des foules se pressaient donc à sa suite pour demander la guérison et Padre Pio ramenait toutes ces personnes à la connaissance de Jésus, le sauveur, et les invitait en particulier à la confession », raconte l’évêque. Il est dit qu’il a confessé parfois jusqu’à plus de 15 heures par jour. Tout était organisé pour permettre cette confession tant pour les femmes que pour les hommes. « Mais l’exigence était réelle pour ceux qui faisaient la démarche de se confesser. Ils devaient le faire avec une authentique claire vision sur leurs pêchés mais également un vrai repentir. Beaucoup de conversion ont donc eu lieu ici avec le ministère de Père Padre Pio », éclaire Mgr Gosselin.
Avec ce pèlerinage, les Charentais ont appris à connaître ce personnage notamment à travers des documents historiques. Ils ont ainsi pu repérer les principales étapes de sa vie. La vocation de capucin de Padre pio s’est affirmée tôt. Il est rentré à 15 ans au Couvent, il a été ordonné prêtre à 23 ans en 1910. Mais sa vie a été régulièrement marquée par des problèmes de santé, il devait souvent se reposer pendant son ministère à la paroisse San Giovanni Rotondo. « Mais malgré tout, Padre Pio avait la volonté de servir le Seigneur en toute chose. Il s’impose comme prêtre hors du commun et pourtant ordinaire qui nous ramène à l’essentiel de notre vie chrétienne : l’eucharistie, le pardon des pêchés et la faculté à laisser le Seigneur opérer ses guérisons, ses libérations et ses exorcismes… » souligne l’évêque.
Un hôpital ou maison du soulagement de la souffrance
Il est difficile de résumer la vie du Père Padre Pio. A San Giovanni Rotondo où il a exercé son ministère se trouvent le Couvent des capucins et également une grande réalisation, l’hôpital qu’il appelle la maison du soulagement de la souffrance. Aujourd’hui 3000 personnes sont employées dans cet établissement qui compte plus de 500 lits de malades. « Pour nous, c’est important de voir que le Père Padre Pio n’est pas resté simplement dans la célébration des sacrements. Comme il était malade lui-même, il savait de quoi il parlait et cette nécessité d’avoir des lieux de soulagements pour nos souffrances s’est imposée à lui. » Les pèlerins charentais ont pu visiter cet hôpital, un établissement de pointe avec beaucoup de recherches. Mais les médecins et personnels soignants cherchent bien à y appliquer l’enseignement magistériel de l’Église. « Nous parlons par exemple beaucoup des cellules souches embryonnaires dans le débat de bioéthique aujourd’hui en France. Dans cet hôpital fondé par le Père Padre Pio, ils utilisent les cellules souches pour faire de la recherche uniquement quand il est possible de les récupérer lors d’avortements naturels… et non pas en provoquant des destructions d’embryons. Voilà une illustration pour montrer que cet établissement pratique une médecine à la fois de pointe et humaine. »
Cet établissement de santé conserve des traces visibles d’un hôpital religieux : des statues du saint sacrement, des chapelles, des statues de la Vierge Marie, des photos du fondateur. « Je crois que le message du Père Padre Pio ne peut se concevoir que par cette aile un peu de charité… comme l’Hôtel-Dieu est déterminant pour pouvoir donner une vocation à Notre-Dame de Paris », analyse Mgr Gosselin. Les Charentais se sont en tout cas laissés interpeller. Et une question est venue, en quelque sorte, prolonger la réflexion en lien avec les axes missionnaires des orientations diocésaines et l’année de la mission : comment allons-nous prendre en compte les pauvretés d’aujourd’hui ? Les doyennés du diocèse travaillent déjà à travers l’axe missionnaire solidarité. « Je crois encore -et nous en avons la confirmation ici- que c’est déterminant pour trouver notre crédibilité. »
Un pèlerinage pour aider à vivre la mission
L’évêque a aussi mis l’accent tout particulièrement sur le ministère sacerdotal du Père Padre Pio. Il a fondé des groupes de prières pour que des frères se retrouvent, portent les grandes intentions de l’Eglise et des intentions aussi parfois plus locales. Ces groupes de prière sont déterminants pour le développement de la spiritualité franciscaine du Père Padre Pio. Mgr Gosselin précise : « elle est fondée aussi sur la présence du Seigneur avec une grande confiance quand il disait : mon passé au Seigneur a ta miséricorde, mon présent a ton amour, mon avenir a ta providence. Nous aimerions pouvoir aussi vivre ainsi de manière tout à fait abandonnée. » Les Charentais ont vécu intensément ce pèlerinage court en Italie du sud mais très intense et qui doit aider à vivre la mission aujourd’hui.
De manière générale, l’évêque se réjouit de ce pèlerinage consacré à la figure de Padre Pio. Il est aussi cette invitation à reconnaître que l’Eglise est riche de la célébration de ses sacrements. Les Charentais sont passés à Lanciano, ville où a eu lieu un miracle eucharistique : le vin et l’hostie se sont transformés en sang et chair authentifiés par des analyses médicales au 17ème siècle. « Nous demandons vraiment que nous ayons cette foi dans les sacrements, une foi vive pour que rayonne la bonne nouvelle de l’Evangile tout au long de cette année missionnaire. Je n’oublie pas que nous sommes dans ce Mois missionnaire extraordinaire voulu par le Pape pour commencer notre année missionnaire en Charente. Nous sommes missionnaires comme pouvait l’être aussi le Père Padre Pio et toute la figure des saints. Aujourd’hui Saint Pio nous est donné comme un modèle de sainteté. Que la mission puisse nous animer, ce qui nécessite que nous nous convertissions également », conclut Mgr Gosselin.
Erica Walter
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