Du 10 au 13 octobre 2024, Lourdes a accueilli les Rencontres nationales de l’aumônerie catholique des prisons, un événement organisé tous les 6 ans par l’aumônerie des prisons de l’Église catholique. 512 aumôniers de prisons de toute la France, 11 évêques et 64 fraternités se sont rassemblés. Le diocèse d’Angoulême était représenté par Mgr Gosselin ainsi que Jean-Paul Tourvieille et Jean Eric Lhote, aumôniers de prison à la maison d’arrêt d’Angoulême.
Un thème fort pour 2024 :
« Rejoints par le Christ, cheminer ensemble au pas de l’autre » : ce thème a résonné particulièrement en cette édition, en rappelant l’importance de l’accompagnement spirituel des personnes détenues. Il met en avant le rôle de l’aumônier qui accompagne les détenus et marche “avec” eux.
La diversité comme vecteur d’unité
Ces rencontres ont mis en lumière la diversité des aumôniers et des lieux où ils exercent leur mission. Les sensibilités peuvent varier, mais cette diversité est perçue comme une richesse pour l’Église. Les échanges ont porté sur la manière de vivre ensemble cette mission, en s’inspirant de l’exemple du Christ.
Mgr Gosselin a participé à une table ronde sur la thématique : Marcher ensemble – l’Aumônerie des prisons au sein d’une Église synodale. Il a souligné l’importance de la diversité au sein de l’Église :
« La diversité n’est pas très confortable. Il nous faut vivre une diversité réconciliée. Cette diversité est voulue par l’Esprit Saint. L’Évêque doit veiller à ce qu’il y ait de la diversité dans son diocèse tout en veillant à l’unité. »
Les détenus ont également manifesté leur présence symbolique à travers des objets fabriqués en détention et des intentions de prière qui ont été confiées à la Vierge. Un geste fort qui rappelle l’importance de leur intégration dans la vie de l’Église.
Jean-Paul Tourvieille a présenté un projet réalisé par les détenus d’Angoulême : un livret ” Parloir à Massabielle : Quand les visités deviennent visiteurs “, témoignant du rôle profond que les détenus peuvent jouer dans leur cheminement spirituel et dans leur relation avec l’Église. Ce livret reflète leur expérience et leur évolution spirituelle, montrant comment ceux qui sont habituellement les “visités” en détention deviennent à leur tour des “visiteurs” dans le sens spirituel et humain.
” La première consigne donnée aux aumôniers était d’apporter un objet fabriqué avec les moyens disponibles en détention, sans matériel extérieur. Il y a six ans à Angoulême, une crèche avait été réalisée par les détenus pour Noël. Cette année, j’ai suggéré que nos meilleurs outils étaient notre tête et notre cœur. Nous avons commencé un parcours autour de Bernadette et Marie durant le deuxième trimestre 2024, en expliquant les apparitions peu connues des détenus. Ensuite, nous avons réfléchi sur ces événements et leurs résonances personnelles. Un détenu s’est proposé comme dessinateur pour illustrer nos discussions hebdomadaires avec deux dessins par thème abordé. Au total, dix thèmes ont été explorés : cinq adressés à Bernadette et cinq à Marie. Nous avons aussi parlé du droit de visite comparant celui exercé par Marie envers Bernadette avec celui vécu par les détenus aujourd’hui. “ Jean-Paul Tourvielle
Une nouvelle béatitude selon Jean-Paul Tourvieille
« Nous avons inventé à Lourdes une nouvelle béatitude : Heureux celui qui a reconnu la prison dans laquelle il s’enferme et… qui s’en évade ! (Et même s’il ne s’évade pas, Jésus ne cesse de l’aimer). C’est une vraie béatitude du : cheminer ensemble au pas de l’autre. ».
Ces rencontres, comme chaque édition, offrent aux aumôniers un temps de ressourcement et contribuent à une Église toujours plus proche des réalités humaines et spirituelles.
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