Homélie du Pére Michel HOANG
“Monseigneur et mon Dieu”

En méditant les lectures de ce dimanche de la Divine Miséricorde, en particulier l’Evangile et les actes des Apôtres, ce qui me fait penser à beaucoup de gens de notre époque se prétendent imitateurs de Saint Thomas, ne se rappelant de lui qu’une objection retenue par l’évangéliste : ‘’Si je ne vois pas la marque des clous, non, je ne croirai pas’’.
Traduire par ‘’ je ne crois que ce que je vois’’ est une erreur et un vrai malheur…. ! Ce que chacun de nous peut constater ou vivre en ce moment.
Croire seulement ce qui se voit, c‘est se priver de rêve et de dire non à ce qui est invisible, c’est aussi renoncer à l’espérance.
Thomas n’est pas n’importe qui, c’est lui qui, rageant de voir Jésus s’entêter à vouloir gagner Jérusalem malgré les risques pour sa vie, proposait :
‘’ Allons nous aussi et mourons avec lui ‘’.( jn 11, 16)
Les événements sont précipités. Jésus vient de mourir, et des témoins disent l’avoir revu vivant. Il fallait que leurs témoignages soient affirmés et confirmés, que nul ne puisse parler de supercherie.
Dans son incrédulité passagère, Thomas rend le service de poser les questions qui conviennent et de dire au monde entier : oui le Christ ressuscité est bien celui qui fut cloué sur une croix.
Croire, c’est toujours plus que voir. Avant la résurrection, les disciples voyaient en Jésus un homme présent parmi eux. Après la résurrection, les disciples le voient ‘’autrement’’ : un homme, bien sûr, leur ami qui fut torturé et mis à mort, mais aussi le vivant qui donne à ceux qui croient la paix, la joie et l’espérance. 
Thomas voulait voir l’homme qu’il avait servi et aimé, son regard, devenu clairvoyant, lui montre le Messie.
De son doute jaillit la plus belle profession de Foi : ‘’ Mon Seigneur et mon Dieu’’.
Le doute qui parfois nous assaille n’est pas un drame, il est l’autre côté de la Foi. Le monde et la vie nous ramènent bien souvent avant la résurrection. Nous voyons davantage les clous, les blessures, les épreuves, les menaces et les croix que les signes de vie.
Peut être faut-il apprendre à regarder, à méditer pour découvrir autour de nous beaucoup de germes de résurrection bien plus que nous ne l’imaginons parfois.
Enfin dans les actes des apôtres, les premiers chrétiens étaient assidus à la prière, à l’enseignement, au partage.
Ils avaient un seul cœur, et le Seigneur appelait sans cesse de nouveaux frères….L’idéal est devant nos yeux. Si nous savons partager et pardonner, semer la paix et la réconciliation, les hommes liront dans nos vies comme dans un livre ouvert :
‘’Le Seigneur et ressuscité ! Il est vivant’’.
Venus du doute ou de l’incroyance, nous pouvons dire et affirmer ensemble : 
‘’ Mon seigneur et mon Dieu’’.
Je vous souhaite de vivre un bon dimanche de miséricorde et bonne semaine.

Michel.